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Géopolitique du pétrole à l’ére Trump

Géopolitique du pétrole à l’ére Trump

Les États-Unis sont devenus le premier producteur mondial d’hydrocarbures. Ils utilisent désormais leur position dominante exclusivement pour maximiser leurs profits, sans hésiter à éliminer de gros producteurs rivaux et à plonger leurs peuples dans la misère. Alors que par le passé, l’accès au pétrole du Moyen-Orient était un besoin vital pour leur économie (Carter, Reagan, Bush Sr.), puis un marché qu’ils présidaient (Clinton), puis encore une ressource finissante dont ils voulaient contrôler le robinet (Bush Jr., Obama), les hydrocarbures sont redevenus l’or noir du capitalisme (Trump). Thierry Meyssan retrace l’évolution de ce marché sanglant.

 | DAMAS (SYRIE)  

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L’économie dépend en premier lieu de l’énergie dont elle dispose. Ce besoin a toujours été l’une des principales causes de guerres. Jadis, il s’agissait de faire des esclaves pour travailler aux champs, puis au XIXème siècle de s’emparer du charbon pour alimenter des machines, aujourd’hui des hydrocarbures (pétrole et gaz).

Pour se masquer cette logique, les hommes ont toujours imaginé de bonnes raisons pour justifier ce qu’ils font. Ainsi, nous croyons
- que l’Iran est sanctionné à cause de son programme militaire nucléaire (qu’elle a pourtant clos en 1988) ;
- que les installations et avoirs de PDVSA ont été saisis pour transférer ses actifs du dictateur Maduro à l’équipe de Juan Guaido (alors que c’est le premier et non le second qui est élu constitutionnellement président du Venezuela) ;
- ou encore que les États-Unis maintiennent des troupes en Syrie pour soutenir leurs alliés Kurdes face au dictateur el-Assad (alors que ces Kurdes sont des mercenaires qui ne représentent pas leur peuple et qu’el-Assad est démocratiquement élu).

Ces narrations n’ont aucune réalité et sont contredites par les faits. Nous les croyons parce que nous pensons en tirer profit.

Le marché mondial

Les hydrocarbures représentent le premier marché mondial, avant ceux de l’alimentation, des armes, des médicaments et des drogues. Il était au départ géré par des sociétés privées, avant de devenir, dans les années 60, la chasse gardée des États. Au fur et à mesure du développement économique, de nouveaux acteurs sont intervenus et le marché est devenu plus imprévisible. En outre, de la fin de l’Urss au retour de la Russie, ce marché est devenu très spéculatif, subissant des variations des prix de vente de 1 à 4.

En outre, chacun constate que de nombreux gisements, après avoir été longtemps exploités, se tarissent. À la fin des années 60, les Rockfeller et le Club de Rome ont popularisé l’idée que les hydrocarbures étaient des énergies fossiles, donc limitées. Or, contrairement à ce raisonnement, on ignore l’origine des hydrocarbures. L’hypothèse est qu’ils sont probablement des fossiles, mais peut-être pas. Au demeurant, même si les hydrocarbures étaient renouvelables, cela n’empêcherait pas que, sur-exploités, ils puissent disparaître (théorie du pic de Hubbert). Surtout, le Club de Rome a étudié la question avec un a priori malthusien : il avait pour mission de démontrer qu’il faut limiter la population mondiale parce que les ressources de la Terre sont limitées. Sa croyance en la fin du pétrole n’est qu’un argument pour justifier la volonté des Rockfeller de limiter la croissance démographique des populations pauvres. En un demi-siècle, on a cru cinq fois de suite que le pétrole allait manquer dans les toutes prochaines années. Pourtant, il existe aujourd’hui des réserves prouvées suffisantes pour la consommation de l’humanité pour au moins un siècle encore.

Les coûts très variables de l’exploitation (de 1 en Arabie saoudite à 15 aux USA), les avancées techniques, les variations considérables des prix et le débat idéologique ont plusieurs fois rendu improbables les retours sur investissements. Or, compte tenu des délais opérationnels, toute interruption de l’investissement dans la recherche, l’exploitation et le transport, provoque une raréfaction des produits disponibles dans les cinq années à venir. Ce marché est donc particulièrement chaotique.

La politique mondiale de l’Énergie

La création de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) par le Vénézuélien Juan Pablo Pérez Alfonzo, en 1960, a progressivement déplacé le pouvoir de fixer les prix, des compagnies pétrolières vers les États exportateurs. Ce transfert s’est manifesté lors de la guerre égypto-syrienne contre Israël, en octobre 1973 (dite en Occident « guerre du Kippour ») et la crise pétrolière mondiale qu’elle provoqua.

Les États-Unis, qui étaient la première puissance mondiale, ont mené différentes politiques vis-à-vis des hydrocarbures.
- Le président Jimmy Carter a considéré que son pays ayant besoin de cette source d’énergie, son accès au pétrole du Moyen-Orient était une question de « sécurité nationale ». Les Arabes et les Perses ne pouvaient pas refuser de lui vendre l’or noir ou d’en exagérer le coût.
- Le président Ronald Reagan créa le Commandement des États-Unis pour cette région (définie selon la connaissance de l’époque des champs pétroliers), le CentCom. Pour appliquer la politique de son prédécesseur, il négocia des bases militaires permanentes et commença à installer des troupes.
- Le président George Bush Sr. prit la tête d’une coalition quasi-universelle et écrasa l’Iraq qui avait imaginé choisir lui-même ses débouchés et avait osé tenté de récupérer les puits du Koweït dont les Britanniques l’avaient privé.
- Le président Bill Clinton et son vice-président Al Gore héritèrent d’un monde unipolaire, sans l’URSS. Ils établirent une carte des corridors à percer dans le monde (pipelines, autoroutes, chemins de fer et lignes internet) et des opérations militaires à mener pour les construire et les sécuriser par exemple la guerre contre la Yougoslavie pour construire le 8ème corridor).
- Le président George Bush Jr. et son vice-président Dick Cheney, persuadés que les hydrocarbures allaient bientôt manquer, lancèrent une série de guerre non plus pour s’emparer de l’or noir, mais pour en contrôler la production et le marché. Revenant à la théorie malthusienne de la fin imminente de ces sources d’énergie, ils entendaient choisir qui aurait le droit d’en acheter et pourrait ainsi faire vivre sa population.
- Le président Barack Obama saisit l’opportunité du gaz et du pétrole de schiste dans son pays et décida d’en favoriser l’extraction. Il espérait ainsi sortir son pays de la malédiction malthusienne.
- Le président Donald Trump arriva au pouvoir alors que son pays était devenu le premier producteur mondial. Il décida de bouleverser la stratégie US.

La politique de Donald Trump

Lorsque le président Trump désigna le représentant du Kansas, Mike Pompeo, comme directeur de la CIA, nous avons interprété cette nomination inattendue en fonction de la difficulté du président de trouver des alliés dans le Parti républicain qu’il venait de prendre d’assaut. Nous avions oublié que Pompeo avait été, de 2006 à 2010, le patron de l’équipementier en hydrocarbures Sentry International. Il connaissait le fonctionnement du marché du pétrole et, personnellement, ses principaux acteurs dans le monde. Au même moment le président Trump nommait au secrétariat d’État, Rex Tillerson, le patron d’une des principales sociétés d’hydrocarbures, Exxon-Mobil. Nous aurions dû alors envisager que la politique énergétique serait au centre de l’action de son administration.

Il est évidemment impossible aujourd’hui de dresser le bilan de l’action de Pompeo à la tête de ce service secret. Cependant, on peut penser que ses objectifs d’alors n’étaient pas éloignés de ceux d’aujourd’hui. Or, il se trouve qu’il vient de les révéler.

Chaque année, une société de conseil créée par le spécialiste incontesté du marché des hydrocarbures, Daniel Yergin, organise une rencontre internationale sur l’évolution de la situation. Le Congrès 2019 (CERAweek, 9 au 13 mars, à Houston, Texas) a été la plus vaste réunion internationale de l’histoire sur ce sujet. Les dirigeants exécutifs des principales sociétés de 78 pays y étaient présents. Le clou du spectacle fut l’intervention de Mike Pompeo. Toute la profession avait été prévenue de l’importance de son discours et ce fut le seul moment où l’immense salle fut pleine à craquer.

Mike Pompeo, après avoir salué ses anciens collègues, se félicita des incroyables performances de l’industrie pétrolière du pays qui, en six ans, est devenue la première productrice au monde grâce aux nouvelles techniques d’extraction de schiste. Il annonça qu’il avait créé un bureau spécial au département d’État pour gérer les ressources énergétiques. C’est à lui que les patrons des sociétés US spécialisées devront désormais s’adresser. Il a pour mission de les aider à emporter des marchés à l’étranger. En échange, ils devront aider leur pays à conduire sa politique énergétique.

Celle-ci consistera à la fois à produire le plus possible aux États-Unis et à assécher une partie de l’offre mondiale pour équilibrer le marché. Ce n’est que de la sorte que le pays parviendra à vendre du gaz et du pétrole de schiste, alors que leur extraction est particulièrement onéreuse.

Selon la doctrine Pompeo, il ne convient pas de réduire la production mondiale au niveau de la demande par des quotas de production, tels que l’OPEP+ en institue depuis deux ans, mais en fermant le marché à certains gros exportateurs : l’Iran, le Venezuela et la Syrie (dont les gigantesques réserves n’ont été découvertes que récemment et ne sont pas exploitées). Le projet du NOPEC (No Oil Producing and Exporting Cartels Act) devrait donc ressurgir des archives. Cette proposition de loi, dont quantité de variantes ont été déposées au Congrès depuis deux décennies, vise à supprimer l’immunité souveraine que les pays de l’OPEP invoquent pour se constituer en cartel malgré les lois anti-trust US. Elle permettrait de poursuivre devant les tribunaux états-uniens toutes les sociétés des États membres de l’OPEP+, bien qu’elles aient été nationalisées, pour avoir profité de leur position dominante et concourir ainsi à la hausse des prix.

Il se trouve que, depuis la fin 2016, la Russie s’est associée à l’OPEP pour faire monter les prix. Elle a ainsi accepté de diminuer sa production. C’est d’autant plus indispensable pour elle que son économie souffre des sanctions occidentales et que ses exportations d’hydrocarbures sont —avec les armes— ses principales sources de revenus à l’exportation. Par conséquent, dans la situation actuelle, les intérêts de Moscou et de Washington ne se confondent pas, mais coïncident : ne pas inonder le marché. C’est pourquoi la Russie ne fait rien pour aider l’Iran à exporter son pétrole et n’exploite toujours pas les zones dont ses sociétés nationalisées ont acquis le monopole en Syrie. Il est probable qu’elle n’aidera pas plus le Venezuela sur ce plan. Ainsi le transfert du siège européen de PDVSA à Moscou a été reporté.

La Russie, qui a sauvé la Syrie des mercenaires jihadistes de l’Otan, ne s’est jamais engagée à aller plus loin. Elle assiste sans réagir au lent effondrement de ce pays, jadis prospère. La situation n’en est pas déjà à la famine, comme au Yémen, mais s’y dirige inexorablement.

Cependant, les États-Unis entendent non seulement stabiliser l’offre mondiale, mais aussi déterminer les flux, d’où les pressions de Washington à la fois sur l’Union européenne et sur ses États membres pour qu’ils ne finalisent pas le pipeline Nord Stream 2. Il s’agit pour eux d’affranchir l’Union de sa dépendance aux hydrocarbures russes. Dans le cas où ces interventions seraient couronnées de succès, la Russie détournerait ce flux vers la Chine qui ne pourrait pas le payer au même prix.

D’ores et déjà, pour répondre aux besoins de l’Union, les États-Unis y font construire le plus rapidement possible des ports méthaniers capables de recevoir leurs gaz de schistes. Tandis que, de son côté, la Russie accélère la construction du pipeline Turkish Stream qui créerait une autre voie pour atteindre l’Union.

En outre, le département US du Trésor bloque tous les moyens de transport de pétrole iranien et vénézuélien ou vers la Syrie. Les données dont il dispose attestent que la CIA a commencé à observer en détail ce commerce depuis l’élection de Donald Trump, y compris durant la période de transition, ce qui confirme l’idée de la centralité de l’énergie dans sa politique. L’attitude de la Maison-Blanche face à la Syrie est différente, dans la mesure où ce pays n’est pas en mesure actuellement d’exploiter lui-même ses réserves et que la Russie laisse le temps passer. Il s’agit d’empêcher la reconstruction et donc de rendre la vie impossible à son peuple. La CIA mène une intense stratégie de sabotage contre tout approvisionnement énergétique. La majorité de la population, par exemple, n’a plus de gaz pour se chauffer, ni faire la cuisine. Pis, un pétrolier turc qui transportait du produit iranien vers la Syrie a été saboté au large de Lattaquié, en février. Il a explosé, provoquant la mort de tout son équipage et une marée noire dont aucun média occidental n’a parlé.

Considérant que le Hezbollah participe au gouvernement libanais tout en servant les intérêts iraniens, l’administration US a étendu à Beyrouth son interdiction d’exporter du pétrole. Mike Pompeo tente d’imposer un nouveau partage des eaux territoriales qui ferait passer les réserves pétrolières libanaises sous souveraineté israélienne.

Identiquement, le Venezuela donne du pétrole à Cuba en échange de ses experts militaires et du travail de ses médecins. Le département d’État tente de sanctionner tout échange entre les deux pays, d’autant plus que les experts militaires cubains sont considérés comme responsables du soutien porté par l’armée vénézuélienne au président Maduro.

Les évolutions à venir

Pour le moment, la politique de Donald Trump ne peut réussir qu’en diminuant la demande dans son pays. Jusqu’ici, les hydrocarbures étaient principalement utilisés pour alimenter les voitures, d’où le développement des projets de voitures électriques. Consommer du pétrole pour fournir de l’électricité revient beaucoup moins cher aux États-Unis que de l’utiliser directement dans les moteurs des voitures. Surtout, l’électricité peut-être fournie à partir de sources diverses, sur le territoire états-unien, à faible coût et à un prix stable.

Notez bien que le développement des voitures électrique n’a guère de rapport avec l’idéologie selon laquelle il conviendrait de diminuer la production de CO2 pour faire baisser la température de la Terre. D’une part parce que la fabrication des batteries peut elle-même émettre beaucoup de CO2, mais d’autre part parce que l’électricité peut être beaucoup plus responsable que le pétrole de CO2, lorsqu’elle est produite à partir de charbon comme en Allemagne et en Chine.

Au demeurant, la consommation de pétrole évolue. À l’échelle mondiale, elle n’est plus prioritairement destinée aux transports, mais à la fabrication de plastiques.

Les États-Unis ne laisseront exporter les hydrocarbures d’Iran, du Venezuela et de Syrie qu’à partir de 2023 ou 2024, date à laquelle leur production de schiste commencera à baisser rapidement, selon l’Agence internationale de l’Énergie (AIE). Une fois encore, toute la donne géopolitique s’en trouvera alors bouleversée.

Thierry Meyssan

Thierry MeyssanConsultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux – Du 11-Septembre à Donald Trump(2017).

Hassan Rohani en Irak : un rapprochement bilatéral nécessaire

Hassan Rohani en Irak : un rapprochement bilatéral nécessaire

Le 11 mars, Hassan Rohani s’est rendu en Irak dans le cadre d’une visite officielle de trois jours. Pour la première fois depuis son élection en 2013, Rohani se déplace dans son pays voisin, permettant ainsi l’affirmation du rapprochement politique et économique indéniable des deux Etats. Si cette visite est majeure pour l’Iran, elle l’est aussi pour l’Irak. En effet, Bagdad joue un jeu dangereux puisque ses deux principaux partenaires, l’Iran et les Etats-Unis, entretiennent des relations exécrables depuis le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien en mai 2018.

Le président iranien Hassan Rohani en 2018.
Le président iranien Hassan Rohani en 2018.

La relation Iran/Irak : de la normalisation au véritable partenariat stratégique

Suite au cessez-le-feu du 18 juillet 1988 ayant mis fin à la guerre sanglante entre l’Irak et l’Iran, la relation entre les deux Etats fut très froide jusqu’à la chute du régime de Saddam Hussein, en 2003. Depuis, leur relation tumultueuse s’est muée pour devenir un partenariat majeur dans la région. En effet, une grande proximité lie les deux pays : l’Iran comme l’Irak sont des pays majoritairement chiites, alors que la plupart de leurs voisins sont des Etats musulmans sunnites. La présence de plusieurs dirigeants chiites au cœur du pouvoir irakien post-Hussein favorise d’ailleurs l’influence grandissante de l’Iran en Irak, qui se traduit notamment par le soutien à divers groupes armés irakiens.

Signe de ce lien religieux indéfectible, Hassan Rohani avait prévu de se rendre à Kerbala et Najaf, deux lieux saints du chiisme, puis de rencontrer l’ayatollah Ali al-Sistani, figure centrale des chiites irakiens. Le but implicite est notamment de faire front face à l’Arabie Saoudite, qui pourrait chercher à semer la discorde entre l’Iran et l’Irak.

L’économie et l’énergie comme fer de lance de ce partenariat

Depuis le retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, l’Iran cherche à tout prix à relancer son économie pour faire face à la recrudescence des sanctions économiques. Alors que les échanges commerciaux entre l’Iran et l’Irak s’élèvent déjà à 12 milliards de dollars par an, Rohani affiche un objectif de 20 milliards de dollars. La volonté affichée par Téhéran est que l’Irak favorise les entreprises iraniennes pour la reconstruction du pays s’inscrit dans ce sens.

De plus, l’Iran cherche aussi à sceller les contrats énergétiques signés entre Téhéran et Bagdad, alors que l’Irak s’est engagé auprès des Etats-Unis à réduire ses importations iraniennes en gaz et en électricité. L’Irak importe à ce jour 1300 MW d’électricité et 28 millions de m3 de gaz, et il semble toutefois difficile que la situation évolue. En effet, l’inefficacité des barrages irakiens en période de sécheresse rend les importations iraniennes primordiales pour pallier à l’urgence des besoins énergétiques. Le comportement des Etats-Unis face à ce rapprochement indéniable devra donc être scruté avec attention.

Sources :

– IMBERT Louis, “En visite à Bagdad, le président iranien défie la pression américaine”, Le Monde (https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/14/en-visite-a-bagdad-le-president-iranien-defie-la-pression-americaine_5436039_3210.html)

– “Visite hautement politique et symbolique du président iranien Hassan Rohani en Irak”, France 24 (https://www.france24.com/fr/20190311-visite-iran-hassan-rohani-irak)

– “Le président Hassan Rohani visite l’Irak”, Tribune de Genève (https://www.tdg.ch/monde/president-hassan-rohani-visite-irak/story/22567299)

About Xavier BERNAUD

Je suis diplômé d’une double-licence Droit/Science politique à l’Université Jean Moulin Lyon III, et d’un master 1 International Relations and Security Studies à York University à Toronto. J’étudie aujourd’hui à l’IRIS SUP’ à Paris.

Vladimir Poutine et le nouveau président kazakh discutent nucléaire et défense

Vladimir Poutine et le nouveau président kazakh discutent nucléaire et défense

  • AFP
  • parue le 

Le président russe Vladimir Poutine et son nouvel homologue kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, ont promis mercredi de renforcer encore « l’amitié » entre les deux pays, notamment dans le domaine militaire et le nucléaire, deux semaines après la démission surprise de l’ex-président kazakh Noursoultan Nazarbaïev.

« Je vais faire tout mon possible pour renforcer davantage le potentiel déjà atteint d’amitié entre nos peuples », a déclaré M. Tokaïev au Kremlin, lors de sa première visite officielle à l’étranger. Il a fait l’éloge des relations « exemplaires » entre la Russie et le Kazakhstan sous son prédécesseur qui a été au pouvoir dans ce pays d’Asie centrale pendant environ 30 ans.

« Nous proposons d’avancer vers de nouvelles formes de collaboration », a souligné pour sa part M. Poutine après la rencontre. « J’entends par là avant tout la construction d’une centrale nucléaire au Kazakhstan avec des technologies russes », a-t-il ajouté.

Premier producteur mondial d’uranium, le Kazakhstan envisage le lancement de sa première centrale atomique avec l’aide, notamment, de la Russie. L’année dernière, la Russie a débuté la construction d’une centrale en Ouzbékistan, la première en Asie centrale.

M. Poutine s’est également félicité d’un renforcement des liens militaires entre le Kazakhstan et Moscou, citant la formation d’experts kazakhs en Russie.

Le choix de la Russie par M. Tokaïev pour son premier déplacement à l’étranger a été perçu par de nombreux analystes comme un gage de la continuation de la politique étrangère du Kazakhstan, allié de longue date de Moscou.

M. Nazarbaïev, 78 ans, a annoncé son départ le 19 mars. Il dirigeait le Kazakhstan depuis l’époque soviétique, d’abord en tant que premier secrétaire du Parti communiste local puis à partir de 1991 comme président de ce pays d’Asie centrale aux riches ressources en hydrocarbures. Il continuera toutefois d’occuper des fonctions clés dans le pays.

Kassym-Jomart Tokaïev, 65 ans, jusqu’alors président du Sénat, est devenu président par intérim en attendant la prochaine présidentielle prévue en avril 2020. M. Tokaïev a été deux fois ministre des Affaires étrangères, et Premier ministre du Kazakhstan de 1999 à 2002. Sa première décision en tant que président a été de demander de rebaptiser la capitale du pays, Astana, qui est devenue « Nur-Sultan », le prénom de l’ancien président.

D’ici 2024, les USA pourraient devenir le principal exportateur mondial de pétrole, ce qui changerait la donne géopolitique

D’ici 2024, les USA pourraient devenir le principal exportateur mondial de pétrole, ce qui changerait la donne géopolitique


L’Agence internationale de l’énergie prévoit que les USA deviennent le principal exportateur mondial de pétrole d’ici 2024.


Par Andrew Korybko – Le 19 Mars 2019 – Source orientalreview.org

andrew-korybkoElle a émis un rapport, qui attribue cette montée en puissance à« l’incroyable force de l’industrie du gaz de schiste », ajoutant que le phénomène constitue « un jalon majeur qui apportera une plus grande diversité de l’offre sur les marchés ». Le rapport complet de l’agence n’est pas distribué en accès libre, mais il reste possible de tirer les conséquences les plus importantes au niveau de l’industrie énergétique mondiale, et dans les relations internationales en général.

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Les USA se retrouveront en position de défier l’alliance de l’OPEP+, constituée entre la Russie et l’Arabie Saoudite. Cela sera d’autant plus plausible si le Congrès adopte la loi dénommée « NOPEC » d’ici là, ce qui donnerait le droit au gouvernement d’attaquer les Grandes puissances précitées en justice, pour s’en prendre à leur coordination sur le marché du pétrole, et d’aller jusqu’à leur imposer des sanctions en réponse.

Depuis 2017, l’Agence d’information sur l’énergie étasunienne évalue à 37% la part des exportations de pétrole des USA vers le Canada, le Mexique et le Brésil ; ces exportations pourraient s’étendre dans l’hémisphère américain, les USA s’employant à organiser l’autarcie de leur zone du monde, leur stratégie générale s’employant à présent à bâtir leur projet géostratégique de « Citadelle Amérique ». On peut donc s’attendre à voir les USA faire usage de leur tout nouveau statut de superpuissance énergétique pour promouvoir leurs intérêts géostratégiques : cela passerait par une entrée en compétition sur le marché de pétrole avec la Russie et l’Arabie Saoudite pour la conquête des marchés en croissance que constituent l’Europe et l’Asie – on pourrait assister à une baisse significative des prix du pétrole mondiaux, les quantités de produit déversées sur les marchés rendant impossible à l’OPEP+ de faire monter les prix à volonté comme dans le passé.

Si tel était le cas, les budgets russe et saoudien pourraient se voir grevés de précieuses rentrées de capitaux, aux moments sensibles de leurs calendriers respectifs que sont la « Grande Société » et Vision 2030. Ces deux projets ambitieux pourraient en subir le contrecoup, à moins que les gouvernements des deux pays ne ré-allouent des dépenses d’autres postes (comme vers les complexes militaro-industriels) pour compenser ces manques à gagner. Dans les deux cas, les populations des deux pays pourraient réagir politiquement, ce qui pourrait déstabiliser les deux pays : l’Arabie Saoudite comme la Russie feraient bien d’anticiper ces événements, et pourquoi pas planifier des contre-mesures préventives pour empêcher ce type de scénario. Ajoutons que ces conséquences potentielles sont hypothétiques et restent donc incertaines.

On peut en revanche prédire sans grand risque de se tromper que les USA profiteront des entrées d’argent de ces ventes de pétrole pour combler leurs déficits budgétaires et travailler à se rendre stratégiquement indépendants des pays auxquels ils étaient jusqu’ici liés, au travers d’achats de bons du trésor ou de pétrole. Cette prise d’indépendance répondrait aux intérêts propres étasuniens, mais l’affaiblissement des interdépendances complexes en place entre eux-mêmes et d’autres pays, construite sur des décennies de pratiques mondialistes, pourraient permettre la libération d’une certaine agressivité de la part des USA vers leurs anciens partenaires, chose qui désavantagerait évidemment les pays en question, par un jeu à somme nulle. Quoi qu’il en soit, il faudra sans doute attendre 2030 pour voir ces conséquences se concrétiser, et l’eau aura bien coulé sous les ponts d’ici là.

Le présent article constitue une retranscription partielle de l’émission radiophonique context countdown, diffusée sur Sputnik News le vendredi 13 mars 2019.

Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime (2015). Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.

Note du Saker Francophone

Il semble que l'on trouve deux sortes d'experts en énergie, et notablement en pétrole : ceux qui prédisent que l'industrie du gaz de schiste [étasunienne en particulier, mais en général aussi] est une fumisterie financière dont la fin est proche, et ceux qui pensent qu'elle marque un réel changement. L'Agence internationale de l'énergie, en tous cas, a choisi son « camp »

Traduit par Vincent pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/dici-2024-les-usa-pourraient-devenir-le-principal-exportateur-mondial-de-petrole-ce-qui-changerait-la-donne-geopolitique

Les barrages français cèdent face aux intérêts privés

Les barrages français cèdent face aux intérêts privés

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UNE AUTRE PANNE D’ÉLECTRICITÉ AU VENEZUELA. MADURO APPROUVE L’ENTRÉE D’AIDE HUMANITAIRE CHINOISE

UNE AUTRE PANNE D’ÉLECTRICITÉ AU VENEZUELA. MADURO APPROUVE L’ENTRÉE D’AIDE HUMANITAIRE CHINOISE

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 165 Faire un donAnother Blackout Rocks Venezuela. Maduro Approves Chinese Humanitarian Aid Entry

À la fin du 29 mars, le Venezuela a été envoyé dans une nouvelle panne d’électricité à grande échelle.

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Maryorin Méndez✒@maryorinmendez

Reportan explosión en la sub estación eléctrica Simón Rodríguez, en el Ávila, donde hace poco se registró un incendio forestal

109 personnes parlent à ce sujet
« Ils font état d’une explosion à la sous-station Simón Rodríguez d’El Ávila, où un incendie de forêt a récemment été signalé « 

Les gens avaient annoncé le 27 mars un incendie sur les pentes d’Ávila, près de San Bernandino, à Caracas. L’incident s’est produit près de la sous-station électrique, à la sortie San Bernardino de l’avenue Boyacá, qui a été bloquée à 14h00 par des responsables de la Protection civile et des pompiers de Caracas, a rapporté le journal vénézuélien Nacional.

En réponse à la dernière panne, le président par intérim proclamé par les États-Unis, Juan Guaido, a appelé les gens à se lever pour rejeter la nouvelle panne. Selon lui, la panne d’électricité a touché 21 États sur 23.

«Nous devons faire un large acte de rejet, nous allons sortir dans les rues, aux portes des urbanisations, des bâtiments, des quartiers, des secteurs, pour exprimer notre rejet de ce régime. La seule issue à cette crise est hors de Maduro », a-t- il déclaré.

Vidéo intégrée

TVVenezuela Noticias

@TVVnoticias

El presidente encargado de Venezuela, @jguaido, llama a la ciudadanía a rechazar el nuevo apagón nacional. por: http://ow.ly/QlTn30ofHBn 

« Le président en charge du Venezuela, @jguaido appelle les citoyens à rejeter le nouveau black-out national. »

teleSUR a également fait état de la panne d’électricité, sans fournir de détails.

Vidéo intégrée

teleSUR English@telesurenglish

| Reports of another loss of electricity in various points across Caracas and the country.

Le 29 mars également, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a autorisé l’entrée d’aide humanitaire au Venezuela, mais en provenance de Chine et non des États-Unis.

La Chine a livré 65 tonnes de médicaments et de fournitures au Venezuela, l’aide fournie étant l’une des nombreuses.

Tareck El Aissami, ministre de l’Industrie et de la Production nationale du Venezuela, a souligné l’importance de la livraison en tant qu’exercice de la souveraineté et a ajouté que «l’agression qu’a subie le Venezuela, les actes terroristes, le blocus et la persécution financière sont sans précédent dans le monde».

L’ambassadeur de Chine au Venezuela a également réitéré la nation sud-américaine en tant que «partenaire stratégique et ami», soulignant sa conviction «que le peuple vénézuélien est capable de maintenir la paix». Cette déclaration a été faite peu après que les États-Unis aient menacé à plusieurs reprises la Fédération de Russie. et d’autres pays pour leur soutien militaire au Venezuela.

En termes d’aide, le président de la Croix-Rouge, Francesco Rocca, a donné une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé que l’organisation avait négocié un accord en vue de fournir une aide, avec l’opposition de Nicolas Maduro et celle de Guaido.

«Nous estimons qu’en 15 jours environ, nous serons prêts à offrir de l’aide», a déclaré Rocca.

Rocca s’est également prononcée contre l’aide humanitaire américaine, car elle était très politisée.

«C’était une question très politisée», a déclaré Rocca. « Si cette aide est conforme à nos règles et à nos protocoles, nous sommes bien sûr disposés à la distribuer. »

Le représentant spécial américain pour le Venezuela, Elliott Abrams, a également commenté l’annonce.

« Cela semble être une réelle opportunité et nous pensons que c’est une réponse aux efforts déployés par le président par intérim, Guaido », a déclaré Abrams à la presse.

«C’est donc très bien, nous espérons que cela fonctionnera et, à supposer que ce soit le cas, ce que nous faisons, les États-Unis seraient heureux de consacrer une partie de notre aide à cette méthode pour atteindre le peuple vénézuélien», a-t-il déclaré.

Il a complètement ignoré le rôle de Maduro dans l’accord avec la Croix-Rouge et n’a crédité que le président de l’opposition soutenue par les États-Unis.

Il a également déclaré que les efforts de la Croix-Rouge étaient importants, mais ne remplaçaient pas le changement de régime.

«Le type d’aide nécessaire pour une large reprise de l’économie vénézuélienne ne peut vraiment pas être mis en place tant que le régime ne sera pas remplacé par un gouvernement démocratique», a déclaré Abrams.

En ce qui concerne la présence russe au Venezuela, le service de presse de Rosoboronexport, le commerçant d’armes de la société d’État russe Rostec a annoncé que la Russie avait ouvert un centre de formation de pilotes d’hélicoptère dans ce pays d’Amérique latine.

«Un centre de formation moderne pour hélicoptères a été construit dans le cadre du contrat de Rosoboronexport avec le fabricant de défense vénézuélien appartenant à l’État (CAVIM). Sa cérémonie d’ouverture a eu lieu le 29 mars », a déclaré l’organisation dans un communiqué.

Le centre donnera aux pilotes vénézuéliens l’occasion de se familiariser avec l’utilisation des hélicoptères Mi17V-5, Mi-35M et Mi-26T.

«Actuellement, les hélicoptères russes fournis au Venezuela participent non seulement à des opérations contre les passeurs, mais réalisent également des relevés aériens des incendies, participent à des missions de sauvetage et d’évacuation dans des zones touchées par des catastrophes naturelles et acheminent des cargaisons humanitaires dans des régions isolées du pays. « , A déclaré Rosoboronexport.

TASS a également cité une source anonyme de l’aviation militaire vénézuélienne qui a déclaré que le centre serait d’une grande aide.

«Les hélicoptères Mi-35M2 jouent actuellement un rôle actif dans la lutte contre le trafic de drogue dans les États de Barinas, Apure et Amazonas. En règle générale, ces avions sont utilisés pour détecter et détruire les convois de trafic de drogue qui voyagent par voie terrestre ou fluviale », a-t-il déclaré.

Le Mi-35M2 serait également efficace dans la guerre contre la drogue.

« Un hélicoptère Mi-35M2 est capable de transporter un groupe spécial de cinq ou six officiers, en fournissant un soutien au feu si nécessaire et en évacuant l’équipe une fois la tâche accomplie », a-t-il déclaré.

L’un est d’imaginer que les pilotes d’hélicoptère nouvellement entraîneurs seraient également efficaces contre une éventuelle décision américaine d’intervenir dans le pays.

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southfront.org

Mauvaise nouvelle pour le climat : la France commence à importer du gaz de schiste

ENERGIE

Mauvaise nouvelle pour le climat : la France commence à importer du gaz de schiste

PAR OLIVIER PETITJEAN

L’affaire avait fait grand bruit il y a trois ans : la France, qui a interdit l’exploitation du gaz de schiste sur son propre territoire, allait-elle importer du gaz de schiste en provenance des États-Unis ? Cette source d’énergie très controversée, en raison des impacts environnementaux de la fracturation hydraulique, allait-elle quand même alimenter les chaudières et plaques de cuisson françaises ? La réponse est oui.

Les importations de gaz de schiste américain ont effectivement commencé à l’automne 2018, selon les données rendues publiques par l’agence état-sunienne d’information sur l’énergie. Et cela ne fait que commencer. Le navire méthanier Provalys, revendu l’année dernière par Engie à Total, devait accoster cette semaine au port de Montoir, à proximité de Saint-Nazaire, en provenance du terminal d’exportation de gaz de Sabine Pass. Celui-ci, situé à la frontière entre la Louisiane et le Texas, appartient à la firme américaine Cheniere. Le Provalys semble avoir changé de cap depuis la première publication de cet article (voir précisions ci-dessous).

« Le gaz naturel américain est importé directement en France depuis fin 2018 »

Elengy, filiale d’Engie qui gère le terminal méthanier de Montoir (et deux terminaux similaires à Fos-sur-Mer), a confirmé à l’Observatoire des multinationales que « le gaz naturel américain est importé en Europe depuis 2017 et directement en France depuis fin 2018 ». Tout en ajoutant que « le nom des importateurs et le détail des cargaisons sont des informations commercialement sensibles que nous ne sommes pas autorisés à divulguer ». Même invocation du secret commercial du côté du quatrième et dernier terminal méthanier française, celui construit par EDF à Dunkerque, récemment revendu à l’opérateur belge Fluxys.

L’Observatoire des multinationales, édité par Basta !, a donc sollicité les entreprises susceptibles d’avoir acheté ce gaz pour le distribuer en France, à savoir les fournisseurs EDF, Engie et Total (qui a récemment absorbé Direct Energie et Lampiris sous la marque Total Spring, prenant la troisième place du marché). Aucune n’a souhaité répondre. L’autre possibilité est que ce gaz ait été acheté par des clients industriels, par exemple pour produire… du plastique (lire à ce sujet : Les liens étroits et méconnus entre le gaz de schiste et l’explosion des déchets plastiques).

Contrats d’approvisionnement signés… au moment de la COP 21

En 2015, juste avant la Conférence de Paris sur le climat, Engie et EDF avaient signé des accords d’approvisionnement avec Cheniere, pionnière de l’exportation du gaz de schiste américain avec les terminaux de Sabine Pass et de Corpus Christi (voir ici). Selon les données officielles, la majorité du gaz exporté vers la France transite par le terminal de Sabine Pass, et par celui de Cove Point, dans la baie de Chesapeake, appartenant à Dominion Energy.

L’essor du gaz de schiste aux États-Unis, un pays qui était auparavant un importateur net, a créé une situation de surproduction et une baisse des prix. Les industriels états-uniens se sont donc rapidement intéressés aux marchés d’exportation. La construction de plusieurs dizaines de nouveaux gazoducs et terminaux méthaniers est planifiée le long des côtes du golfe du Mexique et de la façade Atlantique, dont certains financés par des banques françaises, en particulier la Société générale.

Le gaz, aussi nuisible pour le climat que les autres hydrocarbures

La contestation de ces nouvelles infrastructures gazières est aujourd’hui tout aussi virulente aux États-Unis que celle liée aux impacts locaux de la fracturation hydraulique – contamination de l’eau, séismicité, pollution de l’air, etc (voir ici). Le gaz est souvent présenté par les industriels comme une source d’énergie plus « propre » que le pétrole ou le charbon, et donc plutôt bénéfique pour la transition énergétique. Un discours porté en France par Engie et Total.

En réalité, si l’on tient compte de l’ensemble de la filière et notamment des émissions fugitives de méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2, le gaz est tout aussi nuisible pour le climat que les autres hydrocarbures, voire davantage. De ce point de vue aussi, l’arrivée massive de gaz américain en France et en Europe n’est pas une bonne nouvelle.

NOTE : Depuis la première publication de cet article le 8 mars 2019, le Provalys a changé de cap. Même si sa destination officielle est toujours Nantes, il est actuellement (au 13 mars au matin) en train de tourner en rond à proximité de l’archipel des Açores. Il est possible qu’il attende une offre plus lucrative pour sa cargaison.

Olivier Petitjean

https://www.bastamag.net/Mauvaise-nouvelle-pour-le-climat-la-France-commence-a-importer-du-gaz-de

Refroidissement climatique sur l’Atlantique

Refroidissement climatique sur l’Atlantique (éditorial paru dans l’édition du 26/02/19)

Conférence de Munich sur la sécurité

Février 2019, Munich. La 55ème édition de la Conférence annuelle sur la Sécurité a laissé beaucoup de participants occidentaux désemparés. Jamais les tensions entre alliés de part et d’autre de l’Atlantique n’avaient paru aussi fortes.

Il y a d’abord la guerre commerciale que le président américain entend mener contre l’Europe, contre l’Allemagne en particulier. Ensuite, sur le plan diplomatico-militaire, les défenseurs d’une « autonomie stratégique » du « pilier européen » au sein de l’Alliance atlantique se sont une nouvelle fois confrontés aux partisans d’un monopole de l’OTAN. Autre empoignade : Washington voudrait contraindre Paris, Berlin et Londres à dénoncer l’accord nucléaire signé en 2015 avec Téhéran. Par ailleurs, le bras de fer se poursuit entre dirigeants américains et allemands sur le doublement du gazoduc Nord Stream qui fournit du gaz russe à l’économie d’outre-Rhin. Enfin, les Etats-Unis jettent aux orties le traité signé avec Moscou en 1987 interdisant les missiles à moyenne portée en Europe. Les dirigeants européens reprennent certes l’argument américain accusant la Russie de violer ledit accord, mais trouvent tout de même saumâtre d’être mis devant le fait accompli alors même qu’il s’agit de la sécurité du Vieux continent.

A Munich, Angela Merkel a choisi un ton peu diplomatique pour mettre en cause la politique de la Maison-Blanche. Pour sa part, le vice-président Michael Pence a affiché une ostensible arrogance : « aujourd’hui, l’Amérique est plus forte qu’elle ne l’a jamais été, et est redevenue le leader mondial ». Le caractère de Donald Trump, provocateur et imprévisible, donne à ces contradictions une virulence inédite. Les responsables européens vivent dans la frayeur du prochain Tweet présidentiel.

Qui plus est, les oppositions ne se situent pas seulement entre les deux rives de l’Atlantique, mais au sein même de chaque camp. Plusieurs pays orientaux de l’UE, par exemple, se rangent plus volontiers dans le camp de Washington que dans celui de Bruxelles. A l’inverse, Joseph Biden, le prédécesseur démocrate de M. Pence, également présent dans la capitale bavaroise, a rêvé d’organiser avec l’UE « le monde des cinquante prochaines années ».

Entre les deux rives de l’Atlantique, il y n’y a pas de contradiction idéologique, mais bien choc des intérêts

En réalité, entre Occidentaux, les contradictions ne sont pas idéologiques. Tous accusent Moscou d’être la cause des malheurs du monde (du reste, sans la Russie, comment pourrait-on justifier l’OTAN ?). Tous redoutent l’émergence de la Chine. Tous communient dans le culte du marché et de la gouvernance globale faisant fi des souverainetés des Etats. Tous s’inscrivent dans une logique de domination mondiale incluant le « droit d’ingérence » (aujourd’hui brandi contre Caracas). En revanche, il y a bel et bien choc des intérêts dans de nombreux domaines. Dans deux en particulier : les marchés d’armements, et l’énergie.

Les marchands de canons européens veulent accroître leur part du gâteau sonnant et trébuchant face à leurs homologues américains peu enclins à laisser mettre en cause leur suprématie. C’est à cette aune qu’il faut comprendre les affrontements en matière d’« Europe de la Défense ». Les projets et marchés des systèmes d’armes du futur se chiffrent en milliers de milliards de dollars.

Le secteur de l’énergie n’est pas moins considérable, d’autant qu’il joue un rôle crucial dans les dépendances de demain. Ce n’est peut-être pas un hasard si se trouvent aujourd’hui dans l’œil du cyclone l’Iran et le Venezuela, membres fondateurs de l’OPEP ; si le gazoduc Nord Stream II oppose si violemment Washington et Berlin ; si les dirigeants américains et européens s’écharpent à propos du combat contre le réchauffement climatique (une « bataille » pour laquelle les élites européennes mobilisent des milliers d’« idiots utiles ») : alors que l’Oncle Sam a atteint l’autosuffisance pétrolo-gazière, c’est loin d’être le cas pour le Vieux continent dont les dirigeants souhaitent donc réduire leur dépendance aux hydrocarbures.

En toile de fond, un dernier facteur torture les chefs de l’Union européenne et les médias qui leur sont fidèles : la « montée des populismes », terme convenu qui recouvre les insurrections populaires latentes ou tâtonnantes contre la régression sociale et la mise en cause toujours plus drastique des souverainetés (Brexit, Gilets jaunes, tsunami électoral italien…). De fait, si les dirigeants européens voient des rivaux à Washington, leurs véritables ennemis n’avaient pas été invités à Munich – mais étaient dans toutes les têtes.

Les peuples.

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LES BRÈVES DE L’AFP SUR CONNAISSANCE DES ÉNERGIES

LES BRÈVES DE L’AFP SUR CONNAISSANCE DES ÉNERGIES
 
15 févr. 2019 – 16h39
Venezuela: Washington sanctionne 5 proches de « l’ex-président » Nicolas Maduro
15 févr. 2019 – 15h47
Le Mexique va injecter près de 5,5 milliards de dollars supplémentaires dans Pemex
15 févr. 2019 – 14h31
Très actif au Royaume-Uni, EDF se dit prêt même en cas de Brexit « dur »
15 févr. 2019 – 12h45
À Gardanne, dilemme entre défense de l’emploi et protection de l’environnement
15 févr. 2019 – 11h21
Bulgarie: l’inflation s’accélère à 3% sur un an
15 févr. 2019 – 08h39
Eni annonce avoir presque doublé son bénéfice net ajusté en 2018
15 févr. 2019 – 08h15
EDF: propositions attendues d’ici la fin de l’année sur une éventuelle réorganisation
15 févr. 2019 – 07h42
EDF: le bénéfice net a chuté en 2018 mais le nucléaire français a rebondi
15 févr. 2019 – 01h34
Venezuela: Nicolas Maduro contre-attaque après l’offensive de Juan Guaido sur le pétrole
14 févr. 2019 – 21h45
Venezuela : enquête sur la nouvelle direction de Citgo nommée par Juan Guaido
14 févr. 2019 – 20h44
Solaire: EDF Renouvelables entre en négociations exclusives pour racheter Luxel

http://tracking.connaissancedesenergies.org/view?msgid=f8Itbg9srv2LsGXoCauAUg2

Quels instruments privilégier pour financer la transition énergétique française ?

Quels instruments privilégier pour financer la transition énergétique française ?

Jacques Percebois – Professeur à l’Université Montpellier I

Professeur émérite à l’Université de Montpellier (CREDEN)
Coresponsable du pôle Transitions énergétiques à la Chaire Économie du Climat (Paris-Dauphine)

Un grand débat s’est ouvert en France sur les grandes questions de société et l’énergie est l’un des thèmes abordé, notamment parce que c’est l’augmentation du prix des produits pétroliers qui a été l’un des détonateurs de la contestation populaire.

Que le prix du pétrole monte, la France n’y peut rien ; mais si dans le même temps le gouvernement accroît la taxe carbone, même si c’est au nom de l’intérêt général à long terme, alors la mesure paraît contestable pour ceux qui sont dans la précarité énergétique ou au seuil de cette précarité.

Rappelons que les ménages français dépensent en moyenne 9% de leur revenu pour financer leurs achats d’énergie (logement et mobilité), mais il s’agit là d’une moyenne (pour certains, c’est presque deux fois plus). La « fin du mois » passe donc avant la « fin du monde » pour de nombreux Français.

Les questions liées au financement des choix énergétiques sont donc très sensibles. Mais avant d’envisager les moyens les plus adaptés pour financer la transition énergétique recherchée, il importe d’en rappeler les principaux objectifs.

Les objectifs

Les objectifs français en matière de transition énergétique sont relativement consensuels : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, ou du moins s’en rapprocher, tout en garantissant une certaine indépendance énergétique de la France et ceci à un coût qui soit supportable tant pour la compétitivité des entreprises que pour le portefeuille des ménages.

Sur les grandes cibles relatives au mix énergétique, le consensus est moindre. Il est prévu de réduire sensiblement la consommation finale d’énergie (de près de moitié à l’horizon 2050, ce qui est très ambitieux), de promouvoir la pénétration des énergies renouvelables qui doivent représenter 40% de la production d’électricité dès 2030 et de limiter la part du nucléaire à 50% de cette production en 2035.

La réduction de la consommation d’énergie impose d’accroître très fortement l’efficacité énergétique des bâtiments et de réduire drastiquement la consommation de carburants (en particulier « carbonés ») dans les transports. Cela se traduira par une électrification croissante des usages, y compris dans la mobilité, faisant du gaz, y compris « durable », le « perdant » potentiel de cette transition.

On peut aussi contester le bien-fondé d’une réduction du poids du nucléaire, considérant que cela n’améliore pas le bilan carbone de la France et risque de fragiliser notre industrie ; mais nous considérerons ici la politique énergétique telle qu’elle est actuellement fixée par les pouvoirs publics.

Les moyens

En principe, la règle est simple en économie de marché : c’est le consommateur final qui paie et le prix doit couvrir le coût complet de mise à disposition du produit (externalités comprises). C’est le principe dit de « vérité des prix ».

En pratique, c’est plus compliqué : il faut tenir compte des coûts d’opportunité (ce à quoi on renonce) et des coûts dits « échoués » (coûts supportés par les « perdants », les exploitants des centrales à charbon ou des centrales nucléaires que l’on ferme prématurément par exemple) et ceux-ci ne sont pas faciles à évaluer ; ils sont donc souvent ignorés.

Quant aux coûts directs, induits et « externes » ils ne peuvent être valablement estimés que dans le cadre d’une analyse du « cycle de vie » des produits. Le coût de production des cellules photovoltaïques importées de Chine devrait par exemple inclure le coût des émissions de carbone générées par la production in situ si c’est avec de l’électricité à base de charbon, et par le transport maritime si ce sont des navires propulsés avec du fioul qui acheminent ces produits en Europe.

Le contribuable ne doit être sollicité que pour financer les missions de service public liées à la solidarité intra-générationnelle (lutter contre la précarité énergétique par exemple) ou intergénérationnelle (financer de la R&D qui permettra aux générations futures de ne pas supporter certains coûts induits par les comportements de la génération présente par exemple). Les marchés sont dits « incomplets » en ce sens que certaines décisions prises aujourd’hui peuvent enfermer nos descendants dans des choix qu’ils ne souhaiteront pas et pour lesquels ils ne peuvent pas s’exprimer dans le débat actuel.

Impôts et taxes

Il faut à ce niveau distinguer l’impôt, qui est un prélèvement obligatoire non affecté, de la taxe, qui est normalement un prélèvement obligatoire lié ou affecté à un usage particulier.

Il est par exemple légitime de taxer les véhicules diesel et à essence pour compenser les externalités liées à la pollution et les inciter à choisir un autre mode de mobilité (cas de la TICPE qui comprend en outre une composante « taxe carbone »). La taxe doit-elle dans ce cas être affectée ?

Du strict point de vue de l’affectation optimale des ressources, la réponse est non puisqu’il s’agit de compenser un coût. Mais le législateur peut décider de l’affecter pour promouvoir la pénétration des énergies « décarbonées » comme c’est le cas aujourd’hui d’une partie de la TICPE qui prend en charge le surcoût lié aux prix d’achat garantis dont bénéficient les énergies solaire et éolienne par exemple (le produit de la CSPE étant dorénavant versé au budget général de l’État, ce qui permet de financer certaines dépenses à caractère distributif).

Cela constitue donc une « subvention croisée » entre consommateurs, les automobilistes payant pour les consommateurs d’électricité « verte ». Jusqu’en 2017 cette « subvention croisée » était limitée aux seuls consommateurs d’électricité puisque c’était la CSPE qui prenait en charge ce surcoût(1).

Il est légitime d’instaurer une taxe carbone et de l’accroître au fur et à mesure que l’on cherche à réduire les émissions mais il faut accompagner cette mesure d’un dispositif permettant aux plus modestes d’en supporter le coût. Cela peut prendre la forme d’un chèque « mobilité » ou d’une aide à l’acquisition d’un véhicule plus économe mais la difficulté est, dans ce cas, de bien analyser au départ tous les effets des mesures proposées avant de s’engager.

Il faut à la fois éviter « l’effet d’aubaine » (aider ceux qui n’en ont pas vraiment besoin) et l’effet « passoire » (laisser de côté ceux qui devraient en bénéficier mais que l’on n’a pas pu identifier).

Les transports

Comment inciter les automobilistes à opter pour de nouveaux équipements plus coûteux et moins polluants ? On peut renforcer les normes antipollution, choisir d’accorder une réduction d’impôt sur le revenu aux automobilistes qui acquièrent des véhicules moins polluants, du moins pour ceux qui paient l’impôt sur le revenu, ou attribuer une subvention à l’acquisition d’un nouveau véhicule(2).

Une solution à la fois efficace et équitable est d’utiliser de préférence le mécanisme du « bonus-malus ». La taxe prélevée sur les véhicules polluants finance l’acquisition des véhicules propres. Il faut néanmoins s’assurer qu’il n’y a pas là encore « d’effets d’aubaine » pour certains automobilistes (ceux qui auraient fait ce choix en l’absence de subvention), ni de trop fortes inégalités pour ceux qui ont du mal à changer de véhicule quelle que soit l’incitation financière. Il faut aussi vérifier que le produit des taxes sera suffisant pour financer les aides, faute de quoi ce système devient coûteux pour le budget de l’État.

Le logement

Dans le domaine du logement, l’effort sera considérable si l’on veut atteindre les objectifs recherchés tant au niveau de l’isolation que de la réduction des consommations d’énergie liées au chauffage. Certes on peut opter pour des normes de plus en plus contraignantes mais là encore ce sont les ménages les plus modestes (en général les locataires à faibles revenus ou les propriétaires de pavillons de banlieue mal isolés et chauffés au fioul) qui risquent d’être le plus pénalisés.

Les subventions comme les dégrèvements fiscaux sont des solutions mais il faut accompagner ces mesures d’une étude détaillée des effets sur la distribution des revenus, donc sur le pouvoir d’achat des différentes catégories de ménages.

Une solution est sans doute celle du « tiers financement », qui consiste pour un opérateur à prendre en charge l’investissement à financer (isolation ou changement de chaudière) et à récupérer sa mise au fur et à mesure que les économies d’énergie feront sentir leurs effets sur la facture du bénéficiaire. Ces opérateurs sont soit des organismes publics, soit des organismes privés de type bancaire. Le mécanisme des CEE (« certificats d’économies d’énergie ») va dans ce sens.

Et l’emprunt dans tout cela ?

S’endetter pour financer des investissements liés à la transition énergétique, que ce soit au niveau de la production et de la distribution de l’énergie ou à celui de l’efficacité énergétique, n’a rien de choquant et est même tout à fait légitime lorsque l’emprunteur est une entreprise, privée ou publique, ou un consommateur final.

C’est plus discutable si c’est la puissance publique, notamment l’État, car c’est risquer dans ce cas de reporter sur la génération suivante le remboursement des emprunts qui profiteront aux générations présentes sans que ce générations futures ne profitent nécessairement des investissements qui seront réalisés. Certes certains investissements réalisés aujourd’hui profiteront encore aux générations futures (les réseaux par exemple) mais ce n’est pas le cas de tous les investissements (la durée de vie des véhicules dure moins longtemps qu’une génération).

Pour un producteur d’électricité cela se justifie : EDF a financé le programme électronucléaire français actuel en contractant un volume élevé d’emprunts (y compris sur le marché obligataire américain) et c’est le consommateur d’électricité qui, via les tarifs, a progressivement remboursé la dette. Il en va de même pour un particulier qui veut financer des travaux de rénovation thermique dans son logement. La puissance publique peut d’ailleurs favoriser l’accès à ce type d’emprunt via des mesures réglementaires ou fiscales qui encouragent les « obligations vertes ». Les aides apportées se font dans ce cas au nom de l’intérêt général (lutte contre le réchauffement climatique).

Les ambitions de la transition énergétique vont exiger des moyens financiers importants. Les modalités de financement sont plurielles (prix, tarifs, impôts, taxes, bonus-malus, subventions, emprunts) mais elles doivent se faire selon une logique simple : faire en général payer le consommateur final et réserver au contribuable la charge des mesures d’intérêt général ou celles liées à la solidarité nationale.

Les pouvoirs publics doivent donc concentrer leur attention sur la dimension distributive des modalités de financement qui seront privilégiées, avec le souci constant de ne pas accroître le nombre de « laissés pour compte » de la transition. Il faut en même temps débattre de l’impôt direct sur le revenu et sur la richesse et aussi de la structure de l’impôt indirect, spécialement de la TVA. Le chantier est ambitieux mais la transition énergétique peut être une opportunité pour réfléchir à la « transition fiscale » que tout le monde appelle de ses vœux.

Sources / Notes

  1. Note de conjoncture « Le soutien financier aux énergies renouvelables électriques en pleine transition », UFE, juillet 2018.
  2. Dans ce deuxième cas, c’est l’ensemble des contribuables qui supporteront in fine le coût, soit en renonçant à un prélèvement (« dépense fiscale » du fait d’un manque à gagner), soit en renonçant à financer d’autres dépenses publiques (effet « d’éviction » au niveau des dépenses publiques).

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