Les USA pourraient se retirer de Syrie

Les USA pourraient se retirer de Syrie

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Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a invité les États-Unis à retirer leurs troupes du pays en préalable au retrait de forces étrangères pro-gouvernementales. Le Pentagone est présent à la fois au Sud (Al-Tanf) et au Nord (zone occupée par le YPG kurde).

Dans le cas d’un retrait d’Al-Tanf, le Hezbollah se retirerait du Sud. D’ores et déjà ses combattants préparent leur départ. L’ordre serait rétabli avec l’aide de la Russie, conformément à un accord antérieur.

Planifiant leur possible retrait du Nord du pays, les États-Unis seraient en train d’installer une nouvelle base dans le Sinjar iraquien d’où ils pourraient intervenir à la fois en Syrie et en Turquie.

http://www.voltairenet.org/article201369.html

L’Otan viendra-t-elle en aide à Israël en cas d’attaque iranienne? Stoltenberg répond

L’Otan viendra-t-elle en aide à Israël en cas d’attaque iranienne? Stoltenberg répond

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L’État hébreu n’étant pas membre de l’Otan, l’Alliance ne peut pas garantir pleinement sa sécurité en cas d’agression iranienne, a déclaré le secrétaire général de l’organisation.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré que l’Alliance atlantique ne pourrait pas aider l’État hébreu en cas d’attaque de la part de l’Iran, écrit l’hebdomadaire Der Spiegel.

«Israël est notre partenaire, mais il n’est pas membre de l’Otan. En vertu de l’Article 5 [sur la solidarité entre ses membres en cas d’agression, ndlr], les garanties de sécurité ne couvrent pas Israël. L’Otan n’a pas participé et ne participe pas au processus de paix proche-oriental, ni à la confrontation dans cette région. Ce n’est pas notre tâche», a-t-il expliqué.

Rappelons que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé début mai l’Iran de déployer des «armes très dangereuses» en Syrie dans le cadre d’une campagne visant à menacer Israël. Au lendemain de cette déclaration, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé des «dizaines de cibles militaires iraniennes» en Syrie. Dans un communiqué, les militaires ont affirmé que l’attaque était une riposte aux «roquettes iraniennes» tirées sur la partie du Golan occupée par Israël.La Syrie insiste sur le fait que seuls des conseillers militaires iraniens sont présents sur son sol.

Lire aussi:

Récentes frappes contre Israël: un parlementaire iranien rejette toutes les accusations
Netanyahu: Israël libre d’agir contre toute présence militaire iranienne en Syrie
Iran: le silence de la communauté internationale encourage Israël à frapper la Syrie

 

https://fr.sputniknews.com/international/201806021036635591-otan-aide-israel-iran/

Une analyse dans une tasse de thé

Une analyse dans une tasse de thé


Par Varoujan Sirapian – Le 25 mai 2018

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En prenant l’avion vers Erevan, à la fin du mois de mars, je ne pouvais pas imaginer que j’allais vivre des jours si intenses.

Des jours « historiques » et qui ont duré moins d’un mois. Un mouvement de désobéissance civique, à l’appel de Nikol Pachinian, ex-journaliste, député d’opposition, allait commencer doucement, avec un slogan « Kayl ara, merjir Serjine » (« Fait un pas, récuse Serge »), par une marche partant de Gyumri, deuxième ville d’Arménie, avec une vingtaine de personnes. Puis, par un effet d’« avalanche », plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de personnes – d’abord des jeunes, suivis d’une population de tout âge – allait balayer le Premier ministre Serge Sargsyan nouvellement élu et considéré comme indéboulonnable. Certains ont qualifié ces évènements de « révolution de velours ».


À l’heure où sont écrites ces lignes, personne ne peut prédire ce que sera la situation dans quelques mois. En revanche, une chose est sûre : l’Arménie ne pouvait plus continuer sur cette pente, pas si douce que ça. Une oligarchie mettait en « coupe réglée » le pays, causant une émigration continue, ramenant la population en dessous des 3 millions, barre symbolique et stratégiquement catastrophique. La raison principale de cette émigration était l’injustice, la paupérisation et la perte de substance économique n’arrivant qu’en deuxième position dans les causes de cette émigration massive.

Ici comme dans d’autres cas – je pense aux récentes élections en Italie – certains analystes, se sont plu à échafauder des scénarii noircis, sans laisser le temps au nouveau gouvernement de faire ses preuves.

Dans son texte intitulé « Une révolution dans une tasse de thé », publié sur le site du Club Orlov et repris par « Le Saker francophone », Monsieur Orlov commet plusieurs graves erreurs. La première est de situer dans le temps le Royaume d’Ourartou, qui a précédé l’Arménie, vers 9000 ans avant J.-C. !

La seconde erreur commise par Monsieur Orlov, beaucoup plus grave, pour ne pas dire « insultante »m est de comparer le jeune pays qu’est l’actuelle Arménie à des complications de prostate ; ou encore de comparer les gens qui ne peuvent pas quitter le pays, contrairement à une élite qui en a les moyens, à des « rats cons comme la lune ». Nous pourrions rassurer M. Orlov : il y a bien une jeunesse de très haut niveau sur le plan des nouvelles technologies. Pour ne prendre que l’exemple de l’Université française d’Arménie (UFAR) : 85% des diplômés trouvent des emplois bien rémunérés et préfèrent donc logiquement rester en Arménie. Par ailleurs, pour pousser la comparaison de M. Orlov entre Israël et l’Arménie, deux pays ayant en effet une forte diaspora : M. Orlov prétendrait-il que les Israéliens vivant en Israël sont des imbéciles ?

On constate également, dans l’article de M. Orlov, des imprécisions et des erreurs d’appréciation géopolitiques quand il classe les pays entourant l’Arménie en deux catégories : (économiquement) inutiles ou (politiquement) hostiles. Si nous sommes d’accord avec M. Orlov pour classer la Turquie et l’Azerbaïdjan dans la catégorie hostile, nous ne comprenons pas en revanche pourquoi il considère la Géorgie et l’Iran comme inutiles. L’Arménie étant enclavée par un blocus terrestre à l’Ouest (Turquie), terrestre et aérien à l’Est (Azerbaïdjan), la Géorgie et l’Iran sont les deux poumons permettant l’import et l’export des marchandises.

Plus loin, M. Orlov invente des casques bleus russes pour le maintien du statu quo entre le Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan?!!! Ce monsieur devrait savoir, en tant que coprésident du groupe de Minsk, que la Russie (comme la France et les États-Unis) ne peut pas être impliquée militairement dans ce conflit.

Selon M. Orlov, ce changement de régime serait la seule faute de la CIA et de l’infâme Georges Soros : un plan orchestré entre Langley (siège de la CIA) et l’ambassade américaine d’Erevan (notons-le, la deuxième plus grande ambassade américaine au monde), un « Syndicat de la révolution de couleu ». Il est vrai que Soros, via notamment son ONG Open Society, est implanté en Arménie depuis une dizaine d’années, toutefois ses activités sont sous la stricte surveillance du Service de sécurité nationale (SSN) d’Arménie. Les organisations de Soros, qui ont voulu aussi s’implanter en Artsakh (Haut-Karabagh), ont à cet égard reçu un « niet » ferme et définitif.

Par ailleurs, selon M. Orlov : « … ils ont poussé une réforme constitutionnelle qui aurait fait passer le pays d’une république présidentielle à une république parlementaire (un pas vers le gouffre pour un pays qui est dans un état permanent de quasi-guerre à cause de voisins hostiles et de territoires contestés) ».

Primo, la réforme constitutionnelle a été voulue par l’ex-président Sargsyan et son parti majoritaire. Sargsyan ne pouvant pas être réélu pour un troisième mandat avait trouvé cette astuce pour garder la main oligarchique sur le pouvoir en changeant son costume présidentiel pour celui du Premier ministre. Mais en définitive il s’est trouvé embourbé dans ce piège, tendu par lui-même. Secundo, en admettant que le pays soit face à une guerre d’usure menée par l’Azerbaïdjan qui viole sans cesse l’accord du cessez-le-feu de 1994, on ne comprend pas très bien pourquoi ce régime parlementaire serait « un pas vers le gouffre » et moins capable de défendre le pays qu’un régime présidentiel.

Autre évaluation hasardeuse de la part de M. Orlov qui écrit : « … environ la moitié de la population arménienne, pour le dire d’une manière politiquement incorrecte, mais précise, est russe : elle parle russe, elle est adaptée culturellement à la Russie, et c’est encore une autre nation qui fait partie de la grande famille de plus de 100 nations distinctes qui se disent russes ». Ici, M. Orlov confond allègrement culture russe et régime bolchevik de l’Union soviétique. Par ailleurs, s’il est exact que 70 années de régime communiste ont laissé des traces – j’avais moi-même écrit et dit que « certaines personnes appartenant à l’ancienne génération étaient plus des homo sovieticus que des Arméniens » – il est également vrai que la nouvelle génération, issue de 27 années d’indépendance, n’a plus la même approche que celles qui l’ont précédée.

Pour terminer, M. Orlov, qui manifestement n’apprécie pas Nikol Pachinian, considère ce dernier comme un homme inconstant. Je ne sais pas si M. Orlov a lu les articles de Pachinian publiés depuis des années dans le journal Haygagan Jamanak ou écouté ses interventions largement diffusées sur des réseaux sociaux. Il verrait qu’au contraire Pachinian a été constant dans ses critiques concernant le manque de la démocratie, les élections truquées, la corruption, le monopole dans les mains de quelques oligarques… Serge Sargsyan a eu raison de dire que quelqu’un qui a obtenu 7% des voix ne peut exiger la démission du Premier ministre, sauf qu’il se basait sur les résultats officiels, lesquels comme chacun sait, ne reflétaient pas du tout la réalité. Par exemple dans le bureau de vote Kanaker/Zeïtoun où j’étais observateur en avril 2017 le parti Yelk de Pachinian avait obtenu 25% des voix, comme dans beaucoup d’autres bureaux où le score de Yelk était nettement au-dessus du résultat officiel final.

Quant au changement d’orientation politique de Pachinian, contrairement à M. Orlov qui y voit une inconstance, j’y vois moi plutôt une approche pragmatique. Pachinian est assez intelligent pour reconnaître que la géopolitique ne peut se faire qu’avec ses voisins, d’où les garanties données à la Russie quant à la continuation des bonnes relations et le respect des traités signés. M. Orlov devrait connaître la citation de Napoléon :

« Ma politique est de gouverner les hommes comme le grand nombre veut l’être […] C’est la manière de reconnaître la souveraineté du peuple. »

C’était tout le contraire depuis une vingtaine d’années en Arménie, sous les présidences Kotcharian et Sargsyan.

L’Arménie vient de tourner, sans bain de sang, une page de son histoire. Souhaitons bonne chance au nouveau gouvernement dans sa tâche difficile de redresser le pays.

Varoujan Sirapian

Directeur de la revue Europe&Orient

http://lesakerfrancophone.fr/une-analyse-dans-une-tasse-de-the

Note du Saker Francophone


Cet article est un droit de réponse demandé par un Arménien, éditeur engagé, suite à la parution sur notre blog de la traduction d'un article de Dmitry Orlov sur la révolution en Arménie. Vous pouvez aussi avoir un troisième avis avec Andrew Korybko.
À noter que la position de l'observateur est déterminante pour comprendre les avis des uns et des autres. La Russie, à travers Dmitry Orlov, voit sans doute avec inquiétude des « révolutions » éclater à ses frontières et des pays « amis » basculer ou risquer de basculer dans le camp occidentaliste, le même qui tente par tous les moyens de déstabiliser le sud de la Russie pour affaiblir cette puissance montante. Dans un cadre géopolitique global, les affaires intérieures arméniennes ne pèsent malheureusement pas lourd, elles servent juste de point d'accroche pour le grand jeu qui continue
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Le retrait des troupes américaines de Corée du Sud ne sera « pas sur la table » lors du sommet Trump-Kim (Mattis)

Le retrait des troupes américaines de Corée du Sud ne sera « pas sur la table » lors du sommet Trump-Kim (Mattis)

© Chine Nouvelle (Xinhua), le 02/06/2018 16:41

Le ministre américain de la Défense, James Mattis, a déclaré samedi qu’il n’y aurait pas de discussions sur le retrait ou la réduction de la présence militaire américaine sur la péninsule de Corée lors des pourparlers avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

Le chef du Pentagone a émis ces remarques lors du 17e sommet sur la sécurité en Asie, connu sous le nom de Dialogue Shangri-la, qui s’est ouvert vendredi à Singapour pour durer jusqu’à dimanche.

Toute discussion sur le nombre de soldats américains en Corée du Sud doit avoir lieu à l’invitation de la Corée du Sud et faire l’objet de pourparlers entre Washington et Séoul, qui sont « séparés et distincts des négociations en cours avec la RPDC », a confirmé M. Mattis lors d’une session de questions-réponses à l’issue d’une intervention.

« Cette question ne sera pas sur la table à Singapour le 12 (juin) et n’a pas vocation à l’être », a-t-il fait remarquer.

Cependant, il a affirmé que « si les diplomates pouvaient faire leur travail, si nous pouvions réduire la menace, si nous pouvions reprendre des mesures de consolidation de la confiance sur la base d’éléments vérifiables, alors des questions de ce genre pourraient être soulevées par la suite entre (la Corée du Sud et les Etats-Unis) ».

Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi qu’il rencontrerait le dirigeant suprême de la RPDC Kim Jong Un le 12 juin à Singapour, comme prévu après les derniers rebondissements.

Lors d’une session séparée du Dialogue Shangri-la le même jour, le ministre sud-coréen de la Défense Song Young-moo a également indiqué que la présence des forces américaines dans son pays était une question séparée de la question nucléaire sur la péninsule de Corée.

https://chine.in/actualite/asie/retrait-des-troupes-americaines-coree_18565.html

Revue de presse du 03/06/2018

3.juin.2018 // Les Crises

Revue de presse du 03/06/2018

Ruissellement, quand tu nous tiens… Merci à nos fidèles contributeurs et bonne lecture.

DÉMOCRATIE

Nicolas Mauro réélu président de la république avec 68% des voix

« Le vice-président bolivien Alvaro Garcia Linera l’avait annoncé il y a quelques jours : ¨Le peuple du Venezuela détient aujourd’hui, de nouveau, la clef de l’avenir de l’Amérique Latine. Exactement comme il y a deux siècles, comme à l’époque de Simon Bolivar, son rôle historique est de protéger notre continent face à un empire et d’empêcher celui-ci de balayer les autres foyers de résistance¨. »

Source : VENEZUELA INFOS

FRANCE

La réforme de l’Etat ne peut se limiter à la chasse au gaspi

« Comme il est de coutume en début de mandat, le gouvernement a lancé un vaste chantier de réflexion et de concertation sur la réforme de l’État, Action publique 2022. Ce fut la RGPP sous Nicolas Sarkozy, ou encore la Modernisation de l’action publique sous François Hollande. Le processus, ambitieux sur le papier, est bien opaque. »

Source : XERFI CANAL

Quatre nouvelles révélations sur le financement de la campagne de Sarkozy par Kadhafi

« L’émission « Cash Investigation », diffusée mardi soir sur France 2, a révélé de nouvelles informations sur le financement par le guide libyen de la campagne pour la présidentielle de 2007. »

Source : MIDDLE EAST EYE

GÉOPOLITIQUE

Emmanuel Macron veut ancrer la Russie de Poutine en Europe

« Le président français, à la tribune du Forum économique de Saint-Petersbourg dont la France était l’invitée d’honneur avec le Japon, a exprimé sa volonté de tourner le dos à 25 ans de tensions et d' »incompréhensions ». « Je crois très profondément que la Russie a son histoire et son destin dans l’Europe », a déclaré M. Macron. Ces discussions ont permis d' »avancer » sur des dossiers tels que le nucléaire iranien et de la Syrie, sur lesquels Moscou et Paris voient un intérêt à coopérer. Malgré les tensions, la France est économiquement présente en Russie (~500 entreprises employant ~170 000 salariés). Parmi la cinquantaine d’accords de coopération et de contrats signés au cours de la visite, le plus important prévoit l’entrée du groupe français Total dans un nouveau projet géant de gaz naturel liquéfié dans l’Arctique russe de Novatek pour 2,5 milliards de dollars. »

Source : Connaissance des énergies

Le Sahel, nouvel eldorado pour les compagnies militaires privées

« Certains pays et même l’ONU font appel à elles pour la collecte d’informations ou l’évacuation médicalisée : dans la région du Sahel, la guérilla islamiste est devenue un véritable business pour les armées privées. »

Source : MIDDLE EAST EYE

Les malheurs de l’empire (I)

« Paniqués, on le serait à moins à Washington. Pour l’empire, c’est 2016 qui recommence… L’Eurasie se rapproche inexorablement, encouragée en ce sens par les gesticulations américaines. Un accord préliminaire en vue de la création d’une zone de libre échange a été paraphé entre l’Union Economique Eurasienne (UEE) et l’Iran, ce qui permettra d’adoucir les éventuelles sanctions US. »

Source : CHRONIQUES DU GRAND JEU

Washington suspend son aide financière aux Casques blancs

« Le 4 mai, le Département d’État a annoncé la suspension de son aide financière aux Casques blancs ou « Défense civile syrienne », alors qu’il avait reçu leurs représentants, à peine deux mois auparavant. Cette aide représentait un tiers du budget de la soi-disant organisation humanitaire « neutre ». Quel media national ou international, quelle agence de presse internationale, l’AFP entre autres, n’a pas publié d’articles élogieux sur les Casques blancs et repris les « informations de terrain » de ces secouristes syriens qui sauvaient les populations dans les zones tenues par les armées terroristes ? Aucun. »

Source : AFRIQUE ASIE

INEGALITES

Le ruissellement de la pauvreté

« Dans son dernier rapport annuel, l’ONG Oxfam, qui lutte contre les inégalités, revient sur la responsabilité des grandes entreprises françaises dans le creusement de ces inégalités. Analyse. »

Source : REGARDS

Y-a-t-il vraiment plus de pauvres en Allemagne qu’en France ?

« On se souvient de la formule de Peter Hartz, l’artisan de la réforme du marché du travail allemand: « Il vaut mieux un peu de travail que pas de travail du tout ». 15 ans après ses réformes, le taux d’emploi allemand a augmenté de 10 points, tandis que celui de la France a fait du sur-place. Avec l’impact que l’on connaît sur le taux de chômage, qui aujourd’hui est à son plus bas depuis la réunification. »

Source : XERFI CANAL

LVMH, Kering, Hermès, Chanel : pas de « ruissellement » pour les profits record du luxe français

« Hermès, Chanel, LVMH, Kering… Ces marques ne sont pas seulement des symboles du luxe « made in France ». Leurs propriétaires font partie des plus grandes fortunes européennes et mondiales, et figurent parmi ceux qui se sont le plus enrichis depuis janvier. Derrière les dividendes qui se comptent en centaines de millions d’euros, et les généreuses rémunérations distribuées, en famille, aux dirigeants, des dizaines de milliers de salariés – ouvriers et ouvrières spécialisées, artisans maroquiniers… – produisent sacs, vêtements et chaussures ensuite vendus à prix d’or. Profitent-ils du désormais fameux « ruissellement » des richesses ? »

Source : BASTAMAG

LIBERTÉS

Une conspiration se fait jour pour livrer Julian Assange aux gouvernments britannique et américain

« Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks qui a fait connaître aux peuples du monde la vérité sur les crimes de guerre américains au Moyen-Orient et sur de nombreux coups d’État et intrigues de Washington pour des changement de régime dans le monde, est de plus en plus en danger. Des décisions se préparent pour expulser Assange de l’ambassade d’Équateur à Londres, où il a cherché l’asile politique il y a près de six ans et a été contraint de vivre comme un véritable prisonnier. S’il est placé en garde à vue par les autorités britanniques, il risque d’être remis au gouvernement américain, qui cherche depuis longtemps à le traduire en justice pour des accusations d’espionnage pouvant entraîner la peine de mort. »

Source : WORLD SOCIALIST WEB SITE

MATIÈRES PREMIÈRES

Engie va cesser toute activité en Iran après le retrait américain de l’accord sur le nucléaire

Les USA ont donné un délai de 90 à 180 jours pour se retirer d’Iran. Le premier train de rétablissement de sanctions, fixé au 6 août, concernera l’automobile et l’aéronautique civile. Suivront le 4 novembre l’énergie et la finance. Engie, spécialiste français de l’énergie Engie (ex-GDF Suez), n’a pas d’infrastructures en Iran ni « d’activité qui nécessite des investissements », a rappelé la directrice générale d’Engie, Isabelle Kocher, lors de l’assemblée générale du groupe. « En revanche, nous avons des équipes d’ingénierie qui travaillent pour des clients dans ce pays. Nous avons 180 jours pour mettre fin à ces contrats, ce qui nous mène au mois de novembre prochain, et évidemment ce sera fait », a-t-elle précisé, en réponse à une question d’actionnaires.

Source : Connaissance des énergies

Iran : la Chine grande gagnante face à Total, grâce à Trump

« La Chine grande gagnante face à l’Europe des mesures prises par Trump contre l’Iran ? Cela y ressemble terriblement. Le ministre iranien du Pétrole a ainsi indiqué mercredi que la major pétrolière chinoise CNPC remplacerait le géant énergétique Total dans le contrat pour le développement en Iran de la phase 11 du champ gazier South Pars (Pars Sud) en cas du retrait du groupe français. Ce qui constituerait un événement de taille dans le monde des hydrocarbures alors que le champ gazier de South Pars représente un enjeu stratégique de tout premier ordre depuis des années et constitue une « prise » de tout premier ordre pour Total. »

Source : LE BLOG FINANCE

RÉFLEXION

Pourquoi avoir permis l’élection de Donald Trump ?

« Un véritable tremblement de terre a secoué les États-Unis le 8 novembre 2016 : les élections américaines attribuent la victoire au candidat républicain, Donald Trump, déjouant tous les sondages qui pronostiquaient le succès d’Hillary Clinton. Près de deux ans plus tard, cette analyse tente de dégager une série de facteurs explicatifs pour comprendre ce tournant dans la politique américaine et sur la scène économique internationale. »

Source : INVESTIG’ACTION

ÉCONOMIE

Dans les télécoms, l’emploi et les conditions de travail sacrifiés sur l’autel de la libéralisation

« La promesse est toujours la même. En brisant les monopoles publics au profit d’un marché concurrentiel, la dérégulation permettrait de faire chuter les prix, d’améliorer la qualité pour les usagers, devenus des « clients », et de booster l’emploi et la croissance. L’argument est de nouveau ressorti par le gouvernement dans le cadre de la réforme ferroviaire, dont l’examen au Sénat est prévu le 23 mai. Et si on jugeait sur pièces ? »

Source : BASTAMAG

Rapport Oxfam : des critiques malvenues

« Un récent rapport d’Oxfam et Basic (Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne) tente d’estimer le rapport de force entre le capital et le travail en France en analysant la façon dont les entreprises du CAC40 utilisent leurs profits. Le résultat est impressionnant : sur 100 euros de bénéfices entre 2009 et 2016, 67,4 ont servi à rémunérer les actionnaires, 27,3 ont été réinvestis dans l’entreprise et 5,3 euros ont été distribué aux salariés sous forme de participation et d’intéressement. »

Source : ALTERNATIVES ECONOMIQUES

 

https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-03-06-2018/

Le chef du Pentagone accuse la Chine d' »intimidation » en mer de Chine méridionale

Le chef du Pentagone accuse la Chine d' »intimidation » en mer de Chine méridionale

/ © AFP / ROSLAN RAHMAN

Le renforcement des positions militaires de la Chine dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale et l’installation de systèmes d’armes sophistiqués le long de ce couloir maritime stratégique est destiné à « intimider » et « contraindre » ses voisins, a accusé samedi le chef du Pentagone, Jim Mattis.

« En dépit des affirmations chinoises prétendant le contraire, l’installation de ces systèmes d’armes est lié directement à des usages militaires à des fins d’intimidation et de contrainte », a déclaré le secrétaire américain à la Défense, lors d’un sommet sur la sécurité à Singapour.

Jim Mattis a rappelé que Pékin avait déployé début mai des armements incluant des batteries de missiles anti-navires et anti-aériens ainsi que des systèmes de brouillage électronique sur des îlots artificiels en mer de Chine du sud abritant déjà des installations militaires renforcées, dont des pistes d’atterrissage pour bombardiers, à l’appui de ses revendications territoriales.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale en dépit d’un arbitrage international de 2016 qui lui a donné tort. Différentes parties de la zone sont revendiquées aussi par les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Brunei et Taïwan.

Cette zone stratégique voit passer près du tiers du commerce mondial.

Des bombardiers lourds chinois se sont posés récemment sur l’île aux Bois, principale base chinoise dans l’archipel des Paracels, également revendiqué par le Vietnam et Taiwan.

– Promesse chinoise non tenue –

Le chef du Pentagone a accusé le président chinois Xi Jinping d’avoir manqué à sa parole, en référence à sa promesse annoncée en 2015 à la Maison Blanche qu’il ne militariserait pas les îlots contestés et renforcés artificiellement depuis l’arrivée au pouvoir de M. Xi en 2013.

Jim Mattis a aussi repris un thème martelé par l’administration américaine: les Etats-Unis resteront dans la région Asie-Pacifique, et ses alliés feraient mieux de rester aux côtés de Washington au lieu de s’aligner sur Pékin, une allusion directe aux Philippines.

Un message délicat à l’heure où ces alliés « sont anxieux devant les risques d’être affectés par une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis », a relevé Murray Hiebert, du programme Asie du sud-est du think tank Strategic and International Studies à Washington.

Les mises en garde américaines sur la montée en puissance de la Chine en mer de Chine méridionale n’ont suscité que peu d’échos jusqu’à présent dans la région.

En réaction à l’installation de missiles dans les Spratleys, Washington a retiré la semaine dernière son invitation à la Chine à participer fin juin à l’exercice biennal Rim of the Pacific, les plus importants exercices navals au monde, avec près de 30 pays participants.

La Chine y avait participé en 2014 et 2016.

La marine américaine conduit régulièrement des opérations baptisées « Liberté de navigation » en mer de Chine méridionale, une zone maritime stratégique qui voit passer près du tiers du commerce mondial.

« Nous nous donnons beaucoup de mal pour coopérer avec tous les pays du Pacifique, ce que nous faisons partout dans le monde », avait indiqué M. Mattis en entamant mardi sa tournée en Asie. « Mais nous nous opposerons à ce que nous considérons comme contraire aux lois internationales ».

Jim Mattis a par ailleurs réaffirmé le soutien du Pentagone aux efforts de la diplomatie américaine pour une dénucléarisation « complète, vérifiable et irréversible » de la péninsule coréenne.

Il a souligné que la présence des troupes américaines en Corée du sud –28.500 hommes– ne figurerait pas à l’agenda du sommet annoncé pour le 12 juin à Singapour entre le président Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong Un.

« Toute discussion sur le nombre de soldats américains en République de Corée est liée au fait qu’ils sont là-bas à l’invitation du gouvernement sud-coréen », a-t-il dit, excluant que le sujet figure aux discussions avec Pyongyang.

Le président sud-coréen Moon Jae-in avait lui aussi écarté le mois dernier un départ des troupes américaines en cas de signature d’un traité de paix avec le Nord.

(©AFP / 02 juin 2018 05h11)

https://www.romandie.com/news/ZOOM-Le-chef-du-Pentagone-accuse-la-Chine-d-intimidation-en-mer-de-Chine-m-ridionale/923728.rom

Poutine face à la “mère de toutes les crises“

Poutine face à la “mère de toutes les crises“

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Poutine face à la “mère de toutes les crises“

26 mai 2018 – Au grand séminaire de Saint-Petersbourg (SPIEF, ou Forum Économique International de Saint-Pétersbourg), le “Davos russe”, le public franco-français et francophone plus généralement a été invité à suivre le gracieux ballet Macron-Poutine, ou Emmanuel-Vladimir. On connaît cette sorte de numéro qui se distingue en général par le style : le style Saint-Petersbourg avait assez peu en commun avec le style Washington D.C. (Donald-Emmanuel), et l’on en jugera selon le goût qu’on en a, quant à la grâce, l’élégance et le naturel qui furent déployées ici et là.

Pour le reste, – nous voulons parler de la substance, – il faut, comme disait une sorte de philosophe français d’un autre temps de la Vème République, “laisser du temps au temps”. Plus que jamais l’Incertitude est de rigueur quant aux effets de la chose (celle de Saint-Petersbourg) et nous nous garderons bien de nous départir du respect que nous avons pour elle.

Par conséquent, parlons d’autre chose

Au deuxième jour du séminaire, le président russe Poutine a fait une communication en forme de grave avertissement, et il s’agit là d’un sujet bien plus sûr qui doit retenir toute notre attention. Le paradoxe, à ranger exactement au côté du paradoxe chinois, est que Poutine, comme Xi en d’autres circonstances, s’est affirmé comme un ardent défenseur du libre-échange mondial et de la libre concurrence. C’est-à-dire, pour les esprits simples en matière d’économie, comme sont les nôtres ici à dedefensa.org, que Poutine s’est fait “ardent défenseur” de ce qu’on a coutume de nommer “globalisation” (bien trop rapide cette identification, voir plus loin), toujours comme Xi et la Chine dans ces mêmes “autres circonstances”.

Il y a là, sous-jacent, un grand débat qui secoue les Russes actifs dans la dissidence antiSystème comme de nombreux antiSystème non-Russes, les uns et les autres qui ont le plus souvent soutenu Poutine comme le plus grand et véritable rempart contre le déferlement entropique de la non-politique US, semant déstructuration et dissolution. Par contre, dans le domaine économique (avec un débordement qui commence à s’affirmer au niveau politique/géopolitique, et c’est là tout le centre de notre intérêt), Poutine est depuis un certain temps l’objet de soupçons extrêmement précis qui n’amènent pas nécessairement sa condamnation mais qui mettent en cause ses intentions profondes. Nous connaissons tous cette démarche critique autant que les auteurs qui la pratiquent, et l’on signalera pour l’exemple le plus récent un texte (25 mai 2018 sur UNZ.com) du Saker-US qui figure parmi les plus honorables poutiniens inquiets-indécis : partisan de Poutine mais avec un esprit critique parcouru de réelles préoccupations, et dirions-nous de plus en plus souvent mais avec des séquences modératrices selon les sujets abordées, – économique ou politique/géopolitique…

.. Justement, avec le discours de Poutine, nous sommes dans un domaine à plusieurs domaines (“sous-domaines”) ; comme nous l’avons signalé en passant plus haut, même si la démarche est économique, elle embrasse un sujet politique/géopolitique et, sans nous révéler en rien un extraordinaire secret, cela nous fait prendre conscience d’une réalité nouvelle, extrêmement puissante et intéressante.

Il est inutile bien entendu de prendre le discours dans son entier. Le compte-rendu succinct qu’en fait RT, avec quelques courts extraits, suffit parfaitement à faire notre affaire, sinon notre bonheur. On y trouve exprimée l’idée-maîtresse qui nous importe. Voici le texte dans une adaptation française, à partir du texte anglais du 25 mai 2018 …

« La menace d’une “crise d’une ampleur jamais connue”

« L’économie mondiale est confrontée à une menace de mesures protectionnistes en spirale qui peuvent conduire à une crise dévastatrice, a averti Vladimir Poutine. Les nations doivent trouver un moyen de prévenir cela et d’établir des règles sur la façon dont l’économie devrait fonctionner.

« Le président russe s’est prononcé contre la tendance croissante à utiliser des restrictions unilatérales pour obtenir un avantage économique, lors de son intervention vendredi à l’occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF).

« “Le système de coopération multilatérale, qui a pris des années à se construire, n’est plus autorisé à évoluer. Il est brisé d’une manière très grossière. Briser les règles devient la nouvelle règle, a-t-il déclaré.

« En plus des formes traditionnelles de protectionnisme telles que les tarifs commerciaux, les normes techniques et les subventions, les nations utilisent de plus en plus de nouveaux moyens pour saper leur concurrence, comme des sanctions économiques unilatérales. Et les pays qui pensaient qu’ils ne seraient jamais visés par de telles mesures pour des raisons politiques s’aperçoivent qu’ils se sont trompés, a observé Poutine.

« “La capacité d’imposer des sanctions arbitrairement et sans contrôle alimente la tentation d’en user toujours plus et de plus en plus, dans tous les sens, à droite et à gauche, sans distinction de loyauté politique, de solidarité, d’accords passés et de coopérations établies.”

« Poutine a exhorté les acteurs économiques et les pays impliqués à un changement d’orientation, pour la défense du libre-échange et l’établissement d’une réglementation de l’économie mondiale fondée sur des mesures qui auraient la capacité d’atténuer et de réguler le chaos résultant des transformations technologiques rapides qui sont la conséquence du développement de la technologie numérique.

« “Le mépris des normes existantes et la perte de confiance qui en résulte peuvent se combiner avec l’imprévisibilité et la turbulence des changements colossaux en cours. Ces facteurs peuvent conduire à une crise systémique, d’une ampleur que le monde n’a jamais connue.”

« Poutine a souligné qu’il fallait mettre en place des règles universelles transparentes. Il faut un mécanisme inclusif pour les faire fonctionner et permettre à mesure de définir et de structurer ces règles d’une manière qui serait acceptée par la communauté internationale.

« “Nous n’avons pas besoin de guerres commerciales aujourd’hui ni même de cessez-le-feu commercial temporaire. Nous avons besoin d’une paix commerciale globale », a souligné le président russe. « La concurrence avec les conflits d’intérêts a toujours existé, existe et existera toujours, bien sûr. Mais nous devons être respectueux les uns envers les autres. La capacité de résoudre les différends par une concurrence honnête plutôt que par la restriction de la concurrence est la source de progrès.”

« Le discours intervient dans une période de turbulence pour l’économie mondiale, dans laquelle la politique nationaliste du président américain Donald Trump a opposé l’Amérique à d’autres nations qui, selon son administration, bénéficient d’avantages commerciaux injustes. Trump a menacé la Chine, les pays européens, le Canada et le Mexique avec des restrictions commerciales, exigeant que les déséquilibres perçus soient fixés. Les États-Unis ont également intensifié leur recours aux sanctions économiques, ciblant la Russie, l’Iran, la Corée du Nord et d’autres pays avec diverses mesures punitives. »

Nous savons tous ce que sont “les sanctions”, essentiellement initiées et développées sur une échelle prodigieuses par les USA, d’une façon systématique et dynamique à ce rythme échevelée, au moins depuis 2014 avec la crise ukrainienne. Les USA ont toujours usées de sanctions, montrant par là leur caractère isolationniste-protectionniste, insulaire, et fondamentalement fourbe par rapport aux normes internationales ; mais jusqu’alors, jusqu’en 2014, il s’agissait de mesures, parfois nombreuses mais tout de même diversifiées et conjoncturelles, même sur une durée incroyablement longues (les sanctions contre Cuba, par exemple) ; depuis 2014, cette pratique a pris une allure institutionnalisée et quasiment structurelle, devenue une sorte de réflexe, si bien qu’on peut parler d’une “véritable “politique de la sanction” comme il y a une “politique économique”, une “politique belliciste“, etc.

Ce que le discours de Poutine nous fait réaliser, c’est que cette “politique de la sanction” a pris une place majeure dans tout un appareil de mesures protectionnistes des USA pour transmuter ces mesures en une “politique protectionniste” qui a alors acquis une dimension politique pure pour s’inscrire dans une politique de contrainte et d’illégalité générale des USA telle qu’elle s’est développée, comme mesure radicale pour tenter d’éviter l’effondrement de l’hégémonie des USA sur le monde. En effet, Poutine souligne d’une façon remarquable, en effectuant une synthèse effectivement remarquable, combien les sanctions sont devenue “politique de la sanction”, combien cette politique renforce d’une façon considérable la “politique protectionniste” des USA à l’encontre de tous (adversaires comme alliés), combien elle devient l’une des deux poutres-maîtresses avec la politique de pression militaire pour éviter l’effondrement de la puissance US. (« La capacité d’imposer des sanctions arbitrairement et sans contrôle alimente la tentation d’en user toujours plus et de plus en plus, dans tous les sens, à droite et à gauche, sans distinction de loyauté politique, de solidarité, d’accords passés et de coopérations établies. »)

Ce faisant, effectivement, Poutine s’institue défenseur et champion d’un système économique global fondé sur le “libre-échange” et la “libre-concurrence” (ce qu’interdit la “politique de la sanction“), donc défenseur et champion de ce système que les Anglo-Saxons nomment “globalisation” et que les Français désignent en croyant dire la même chose comme la “mondialisation”. A ce point, une précision sémantique est absolument nécessaire.

Nous avons déjà longuement disserté, à plusieurs reprises, à propos de la différence entre « globalisation” et “mondialisation”, et déploré que les Français, dont la langue est assez riche pour disposer des deux mots, n’en distinguent pas la différence… La “mondialisation”, qui a existé de tous temps à mesure des mondes différents qu’elle caractérisait, désigne une généralisation des échanges selon un état d’esprit et des règles loyales pour que nul ne soit avantagé d’une manière déloyale. D’une façon générale, la “mondialisation”, par sa pratique même, ne met en rien en question la souveraineté des acteurs qui y participent.

La “globalisation”, au contraire, et selon la doctrine du “globalisme“ qui énonce que le tout est d’une nature différente de la simple addition de ses parties, est une pratique d’échanges mondiaux dont certaines circonstances particulières favorisent tel ou tel acteur. C’est justement le cas ici où le paradoxe d’une “politique protectionniste“ US renforcée de la “politique de la sanction” donne aux USA un avantage déloyal, illégal, jusqu’à prétendre être rien moins que le dictateur totalitaire de la “globalisation”. Bien entendu, de telles conditions nous disent que le principe de la souveraineté de ceux qui sont aini soumis à de telles pratiques est traité comme s’il n’avait aucune existence.

Le protectionnisme totalitaire de la globalisation US

C’est alors qu’il faut revenir au discours de Pompeo qui représente l’archétype de la politique totalitaire des USA, renforcée de l’onction divine qui est partie prenante de la transmutation totalitaire de la “globalisation”. Tout ce discours s’appuie sur “la politique de la sanction” (ici appliquée à l’Iran mais valable pour tout un chacun), et toutes les mesures annoncées et exigées découlent directement de cette politique. Ce qui fait alors l’exceptionnalité du discours de Pompeo, c’est son “universalité” maléfique, c’est qu’il concerne le monde entier, c’est qu’il est parfaitement le discours de la “globalisation” venu de la part d’une puissance qui développe une “politique protectionniste” d’une puissance absolument incomparable, qui est un “protectionnisme” offensif qui enferme les autres dans une prison de réglementations, de sanctions et de menaces US.

Laissons la conclusion commentée de ce discours au colonel Pat Lang, dans sa fameuse rubrique IMO (In My Opinion), le 22 mai 2018  parce qu’elle nous donne, dans les termes simples qui sont habituels à l’auteur, les constats les plus évidents qu’on en peut tirer, – et l’on voit bien, au dernier point soulevé par Lang, qu’il est bien question de la “globalisation… :

« • La vision fantaisiste des Trumpiens au Moyen-Orient ne donnera rien d’autre que la possibilité d’une guerre américaine majeure dans la région, conduite au nom de la paranoïa d’Israël concernant l’Iran. • La Russie, la Chine, l’Inde et l’UE ne céderont pas à la vision fantaisiste de Trump. • La pire partie de l’intervention de Pompeo a été fort peu citée. Pompeo a dit que nous lancerions de telles exigences à l’intention de N’IMPORTE QUEL PAYS DANS LE MONDE qui se comporterait mal selon nos critères… »

Ainsi le discours de Poutine confirme-t-il qu’il se fait défenseur des principes tels que le “libre-échange” et la “liberté de la concurrence”, mais dans des conditions telles que le procès qui lui est fait d’être un “globaliste” voulant s’intégrer dans le système occidental n’a aucun sens, non plus que le compliment que lui font certain d’être un “souverainiste” opposé au système mondial et recherchant une certaine autarcie pour son pays. Ces diverses appréciations relèvent de situations dépassées par les évènements ; elles ne sont pas justes ou injustes, fondées ou infondées, elles sont dépassées

Même la querelle de l’unipolarité contre la multipolarité est dépassée dans de telles conditions. Volontairement ou non, en pleine connaissance de cause ou pas nous l’ignorons, Poutine développe une logique qui s’adresse à une situation toute nouvelle qui est apparue telle qu’elle est, après un certain temps de mûrissement, ces dernières semaines, et notamment à la lumière du discours de Pompeo. Nous ignorons si les Européens entendrons ou pas ce discours (de Poutine) selon la signification que nous lui donnons, s’ils en comprendront la portée, s’ils “se coucheront” ou pas, mais quoi qu’il en soit ils se trouvent, eux comme les autres, confrontés à une agression “globale” de la part des États-Unis qui se sont caparaçonnés dans une “politique protectionniste” impossible à percer à moins de déclencher une crise d’une extrême brutalité et d’une puissance considérable.

Nous ignorons si c’est de cette crise que parle Poutine (« Ces facteurs peuvent conduire à une crise systémique, d’une ampleur que le monde n’a jamais connue. ») mais il ne fait aucun doute dans notre esprit que c’est de cette crise dont il s’agit. S’il l’exprime en termes économiques, Poutine, il est évident, comme l’a dit implicitement Pompeo et traduit explicitement le colonel Lang, que cette crise transcende évidemment le domaine économique pour déboucher sur la possibilité, 1) d’une part de conflits extérieurs qui peuvent aller jusqu’aux niveaux les plus hauts des guerres opposant les acteurs les plus puissants de la planète ; 2) d’autre part sur des crises internes catastrophiques chez divers acteurs confrontés à cause de leurs ambitions ou de leur incapacité de résister à des remous majeurs tant au niveau de leurs opinions publiques que de leurs directions.

Ce n’est évidemment pas pour rien que l’impression qui a prévalu à Saint-Petersbourg conduisait irrésistiblement à un dialogue entre l’Europe et la Russie, avec quelques acteurs asiatiques attentifs, sur la question centrale du “Que faire face à la politique de néantisation et d’entropisation des US ?”, – ou mieux encore, du “Que faire contre la politique de néantisation et d’entropisation des USA ?”. Aucune réponse, ni aucun stratégie n’en sont sortie, car la ou les questions, d’ailleurs non exprimés, n’appelaient évidemment pas de telles réponses. Qu’importe d’ailleurs, le principe d’Incertitude subsiste et triomphe… Le seul fait qu’il ait été possible que de telles questions aient été, réalisées ou pas, dans l’esprit d’un certain nombre de participants suffit à faire de ce sujet le débat central de cette période, et le seul débat concevable à avoir quelque intérêt, c’est-à-dire en fait tout l’intérêt possible.

Il nous paraît manifeste que ce fait dépasse très largement les différents dirigeants, acteurs, présidents, etc., présents ou absents, – que ce soit Poutine, Macron, Merkel, Trump, Xi et ainsi de suite, et toute la compagnie. Il s’agit en fait d’une interprétation extrêmement précise de ce que nous désignons comme la Crise Générale d’Effondrement du Système (CGES) ; ce n’est pas la première, tant s’en faut, mais l’on doit remarquer que les occurrences d’expression de cette crise sont de plus en plus précises sur la voie de celle qui, finalement, constituera le détonateur final permettant à cette crise d’attendre son point d’explosion.

A cet égard, Saint-Pétersbourg a été une réplique en amont de la secousse tellurique qui menace le monde de toute sa magnitude, et elle a été franche, nette et tranchante, et absolument identifiable, en rassemblant des acteurs qui n’auraient pas dû se trouver ensemble selon le diktat du simulacre du Système. Fédorovski a raison de parler de « la magie de Saint-Petersbourg… La magie de ses nuits blanches et ses couleurs extraordinaires tirant entre jaune fushia ou encore le vert de Rastrelli »

 

http://www.dedefensa.org/article/poutine-face-a-la-mere-de-toutes-les-crises

Importants développements syriens

Chroniques du Grand jeu

Importants développements syriens

1 Juin 2018 , Rédigé par Observatus geopoliticus Publié dans #Moyen-Orient

Il y a une semaine, nous écrivions :

Désormais, tous les regards se tournent vers le sud et Deraa, où les barbus modérément modérés ont reçu un avertissement final avant l’offensive. Les forces loyalistes affluent, y compris les milices palestiniennes pro-Bachar. La tension près du Golan occupé par Israël – qui y a, rappelons-le, soutenu Al Nosra et Daech afin de créer une zone tampon – risque de monter d’un cran. Il faudra tout le tact russe pour éviter une escalade générale.

En plein dans le mille, si l’on en croit la dernière livrée d’informations en provenance de Syrie. Il semble que l’ours ait en effet calmé les ardeurs des uns et des autres pour permettre la grande offensive loyaliste sur Deraa et la reconquête du sud syrien.

Un accord multi-partite aurait été trouvé au terme duquel Israël cesserait son soutien aux barbus d’Al Qaeda, de l’ASL et de Daech et n’interviendrait pas pour empêcher l’avance de l’armée syrienne. Dans le plus pacifique des cas, les djihadistes rendraient même leurs armes et seraient évacués vers l’Idlibistan.

En contrepartie, les Iraniens et le Hezbollah ne participeraient pas à l’offensive et se retireraient de quelques kilomètres (les rapports sont pour l’instant contradictoires sur la distance à la frontière : on parle de 20 à 60 km). Et de fait, ces derniers commencent à préparer leur (léger) retrait.

Le grand vainqueur de l’affaire est Damas, qui s’apprête à remettre la main sur cette province rebelle pour la première fois depuis le début de la guerre. Pour les Iraniens et le Hezb, ce n’est somme toute qu’un ajustement mineur. Leur présence en Syrie n’a jamais été aussi forte et que valent quelques encablures de plus ou de moins pour leurs missiles ?

Les Israéliens sauvent la face mais la réaction presque infantile de la presse – Victoire ! Les chiites ont accepté de reculer de quelques kilomètres – montre en creux que Tel Aviv ne semble pas avoir l’estomac pour un conflit de grande ampleur avec l’axe chiite. Les dernières bisbilles balistiques ont peut-être quelque chose à voir avec la chose…

Assad a encore une autre raison de se réjouir : il se pourrait que les Américains abandonnent enfin leur base d’Al Tanaf, devenue relativement inutile depuis le blitz royal vers la frontière syro-irakienne et dont nous avons souvent parlé ici.

Attention toutefois, d’autres rapport évoquent au contraire une extension de la base US et l’entraînement de groupes « rebelles », ce qu’a dénoncé Lavrov lui-même il y a quelques jours lors d’une conférence de presse avec, chose intéressante, son homologue jordanien. Il est d’ailleurs possible que le sort de la base, objet de marchandage, soit décidé lors de la rencontre russo-américano-jordanienne d’Amman la semaine prochaine.

L’empire s’arc-boutera-t-il sur sa dernière possession dans le sud syrien ou va-t-il reconnaître sa défaite et lâcher l’affaire si les intérêts de son client israélien sont (très) relativement préservés ? Quelques éléments récents semblent aller vers la deuxième hypothèse.

Début mai, le Département d’Etat a arrêté de financer les Casques blancs, dans le silence assourdissant de la presstituée occidentale qui portait aux nues ces barbus « sauveteurs », à l’origine du false flag de la Ghouta. Et pas plus tard qu’hier, Washington s’est enfin cru obligé de comprendre, avec un an de retard, qu’Hayat Tahrir al-Cham était, ô surprise, le nouveau nom d’Al Qaeda en Syrie et a placé l’organisation sur sa liste de groupes terroristes.

Deux décisions qui semblent indiquer un changement de cap impérial. A suivre…